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dimanche 28 avril 2013

"Les gentils vampires, ça n'existe pas."

C'est l'accroche que l'on peut lire en quatrième de couverture de notre roman du jour. Et, pour être franc, je dois dire que la perspective de retrouver des vampires dignes de ce nom et loin de ceux, assez insipides à mes yeux, qui sont si à la mode ces temps-ci, a pas mal joué dans mon choix de lecture. Tout comme une table ronde à Bagneux, au cours de laquelle j'ai pu entendre parler l'auteur, ce qui a aiguisé, mais non, pas mes crocs, rhoooo, ce qui a aiguisé ma curiosité. La présence annoncée de Morgane Caussarieu, jeune romancière de 24 ans, a été le dernier déclic et voilà comment j'ai décidé de me lancer dans la lecture de son premier roman, "Dans les veines", publié à l'automne dernier chez Mnémos. Et je ne regrette pas une seconde ce choix, même si je me dois de préciser que c'est une lecture à ne pas recommander aux âmes sensibles. Voilà un roman d'horreur, gore et violent, comme je n'en avais plus lu depuis bien longtemps.


Couverture Dans les veines


Il n'y a pas que la canicule qui met les Bordelais dans tous leurs états. Non, si la ville de Bordeaux vit dans l'inquiétude, c'est parce qu'il s'y passe des choses pas franchement ordinaires et même, carrément flippantes... Des braqueurs multiplient les actions violentes, en particulier dans des supérettes. Un groupe de marginaux, semblent montrer les caméras de surveillance, saccagent les lieux, pillent les rayons alcools, s'en prennent aux clients et au personnel et n'oublient pas de repartir avec le contenu des caisses.

Pire, on retrouve chaque matin dans différents quartiers de la ville des corps exsangues, pas beaux à voir, de vrais massacres, forcément l'acte d'un pervers, abandonnés dans des poubelles ou laissés à même le sol dans certaines rues... Des enfants, de jeunes femmes, même des bébés... De quoi lancer un vraie psychose collective autour d'un éventuel tueur en série... Psychose qui n'a pas fini de prendre de l'ampleur quand un véritable charnier va être découvert dans la Garonne...

Mais, jusque-là, il faut bien le dire, les flics en charge des enquêtes sur ces événements n'ont guère de pistes viables. Le lieutenant Gustave Baron et son adjointe, la jeune Pauline Brune, sont sur les dents, mais les rares pistes qu'ils ont ne donnent pas grand chose... A commencer par cette ferme isolée, dans la campagne bordelaise... Un corps aussi abîmé que les autres a été découvert par hasard non loin de là, les deux policiers font donc leur enquête de voisinage...

Vit là, dans la ferme de la famille Macaire, un étrange groupe de personnes... Mais impossible de voir Jean-François Macaire, légitime propriétaire des lieux depuis la mort de ses parents. Pour autant, l'instinct des flics est en alerte, car tout dans cette endroit a de quoi filer la pétoche : l'agressivité du chien, joliment baptisé Dracula, l'étrange femme asiatique qui leur ouvre et, manifestement, leur ment sans scrupule, les odeurs indéfinissables, l'impression qu'il se passe des choses pas très catholiques, là-dedans, sans pouvoir mettre le doigt dessus...

Et il y a de quoi frissonner face à cette femme, Seiko. Car elle n'est pas vraiment une femme comme les autres. Pas plus que ses compagnons, Jean-François Macaire, alias J.F., ancienne figure de la scène punk londonienne à la fin des années 70, Damian, personnage androgyne à la séduction trouble mais redoutablement efficace, et enfin, Gabriel, dont on comprend rapidement qu'il ne faut pas se fier à son physique d'enfant de 8 ans... Quatre personnes qui n'ont plus grand chose d'humain, qui ont choisi récemment de quitter Londres pour se mettre au vert à Bordeaux, mais qui, pour ne pas disparaître (puis-je vraiment dire "survivre" ?), doivent tuer et se nourrir du sang de leurs victimes...

Baron est d'emblée persuadé qu'il y a quelque chose de louche qui se passe dans cette ferme, mais comment relier ses habitants avec tous les événements violents qui se déroulent régulièrement à Bordeaux ? Ce n'est évidemment pas si simple, une intuition ne suffit pas à diligenter une enquête plus approfondie, malgré l'urgence et l'angoisse quotidienne de retrouver de nouveaux corps exsangues.

Mais, il n'imagine pas à quel point cette affaire va prendre un tour beaucoup plus personnel... Baron a une fille adolescente, Lily, qui affiche sa rébellion dans sa coiffure, ses tenues, ses piercings. Bonne élève, elle est pourtant une fille solitaire et peu enjouée, on comprendra bientôt pour quelles raisons... Lily ne fait pas partie de ces élèves qu'on dit populaires, bien au contraire, elle est plutôt un sujet de moqueries pour certaines de ces filles BCBG. Lily, tout comme sa seule amie, Violaine, au look gothique parfait, dont la rébellion est bien différente : issue de la bourgeoisie bordelaise, elle essaye de s'extirper de ce carcan étouffant.

On se rend compte que Lily est plutôt une fille sage et mal dans sa peau. Pour fuir ses malheurs, il y a les drogues douces, mais aussi la fréquentation, dans le sillage de Violaine, de lieux de l'underground bordelais, où sexe, drogues, alcool et musique créent une ambiance à l'aura dangereuse et fascinante. C'est dans l'un de ces lieux, un club quasi clandestin, dont l'adresse n'est connue que des initiés, que les deux adolescentes vont faire une rencontre fatidique...

Lily et Violaine vont attirer l'attention de J.F., venu dans ces lieux à la fois pour tromper le temps qui passe, si lentement, mais aussi repérer des proies potentielles. Car, pour ce vampire, oui, j'écris enfin le mot, plaisir sexuel et assouvissement de sa soif de sang sont intimement liés. Si Violaine n'est pas insensible à la séduction brute de J.F., Lily s'en méfie immédiatement. Trop rentre-dedans, trop sans-gêne, trop agressif dans sa façon de draguer, trop mauvais garçon, sans doute aussi, pour cette ado timide et réservée...

Et puis, surtout, Lily a repéré un autre garçon bien plus à son goût. Les yeux violets de Damian, son charme étrange et ambigu, sa fragilité apparente ont frappé l'esprit de la fille du lieutenant de police. En un regard, furtif, il l'a envoûté. Et, d'une certaine manière, la réciproque est vraie. Damian aussi a vu Lily et son intérêt pour elle, trouble et dont on ne comprendra que petit à petit la véritable origine, va aller croissant, comme incontrôlable...

C'est dans ce décor à la "Sailor et Lula" en plus glauque encore, que va se nouer l'étrange et inquiétante relation entre Lily et Damian. Elle ignore encore ce qu'est le garçon qui l'a séduite, mais elle ne pense plus qu'à lui ; il est tout aussi envoûté et décide de ne pas faire de Lily sa nouvelle victime, sans rien en dire à J.F., Seiko et surtout Gabriel, terriblement jaloux et qui considère Damian comme son grand frère, dans une relation qui n'a pourtant pas vraiment grand chose de fraternel...

Mais Lily n'est pas Bella Swan, Damian n'est pas Edward Cullen et cette "histoire d'amour" n'a rien à voir avec "Twilight". L'aventure qui se noue entre l'adolescente et le vampire va devenir ici bien plus perverse, dangereuse et mortifère. C'est le coup d'envoi d'une terrible descente aux enfers pour chacun des personnages évoqués : Lily, son père et les membres du groupe de vampires, un groupe qui n'a rien d'une famille au sens classique du terme, on va y revenir.

En situant l'action de son roman de nos jours mais en ancrant l'ambiance dans l'univers punk tout droit sorti de la fin des années 70 et du début des années 80 (aussi bien dans les attitudes "no future" que dans les références musicales), Morgane Caussarieu plante un décor extrêmement sombre, nocturne, malsain, finalement très propice au développement d'une histoire vampirique.

Mais le lien entre cette époque lointaine, que l'auteure elle-même n'a pas vécue, est renforcée par une étrange métaphore. En intitulant son roman "Dans les veines", Morgane Caussarieu fait un lien, qu'on retrouve tout au long du livre, entre la drogue-phare des années punk, l'héroïne, et ce fluide vital qu'est le sang, dont les vampires ne peuvent se passer bien longtemps... Ce sang qu'ils doivent ingurgiter afin de s'en emplir les veines, comme un junky dit s'injecter sa dose...

J.F., à la fois junky et vampire, cristallise ce comportement plus que les autres, même si la "faim" des quatre vampires est très bien décrite comme une véritable addiction. Mais aussi, comme le comportement d'un véritable prédateur. Pas étonnant que, pour se protéger, le groupe ait choisi un chien-loup, car là aussi, il y a des similitudes frappantes entre les comportement du loup et ceux des vampires. Dans leur façon de s'en prendre à leurs victimes, comme dans leur mode de vie.

J'ai en effet parlé de "famille", les concernant. Gabriel se présente comme le fils de Seiko et le frère de Damian, mais ce n'est qu'une sombre apparence, presque un caprice enfantin, malgré la maturité de ce "jeune" vampire. Le fonctionnement du groupe est plus celui d'une meute et les actions individuelles, que ce soit celles de J.F., qui fréquente toujours les membres (toujours humains) de son ancien groupe, Joker's kiss,  ou celles de Damian, dont le caractère assez indépendant se prête mal à cette vie en collectivité.

Et puisqu'on parle de famille, intéressons-nous à ce thème omniprésent dans "Dans les veines". A travers, bien sûr, la relation de Lily avec son père et sa mère à un degré moindre, mais aussi, celle de Pauline Brune avec sa hippie de mère. Sur la seconde relation, pas grand chose à dire, si ce n'est que Brune est la preuve que la rébellion peut aussi toucher les milieux libertaires et pousser à rejoindre les institutions (minute psy à trente centimes d'euro).

Evidemment, la plus intéressante, mais aussi la plus dérangeante de ces relations familiales, est celle de la famille Baron. Je ne veux pas trop en dire, car il faut préserver certains aspects de l'histoire pour le lecteur, mais, comme évoqué plus haut, on comprend vite que l'apparente rébellion de Lily n'est qu'une façade pour masquer ses problèmes, sa douloureuse situation. Elle fuit comme elle peut ce contexte qui la détruit à petit feu sans pour autant oser couper le cordon. Elle est victime expiatoire, consentante, jusqu'à sa rencontre avec Damian.

Pas forcément une solution idéale, mais, aveuglée par ses sentiments, séduite, mais aussi déboussolée et tellement en demande, Lily va lâcher la proie pour l'ombre, si vous me pardonnez ce vilain jeu de mots. En tout cas, chercher la rédemption auprès de celui qui n'a à lui offrir, sous quelque forme que ce soit, la damnation... Une évidence dont Damian a fortement conscience dès la première rencontre et, pourtant, contre laquelle il essaye de lutter, désespérément, même une fois qu'il a révélé à Lily sa véritable nature.

Je n'ai pas eu le sentiment, au cours des 300 pages de ce roman, de rencontrer de familles heureuses. Est-ce le fait que l'action se déroule à Bordeaux, mais j'y ai retrouvé des thématiques chères à Simenon ou à Chabrol, dans ce livre. Cette bourgeoisie de province endormie, recroquevillée sur elle-même, ses biens, son statut, sentant le renfermé, où l'on fane bien plus aisément qu'on ne s'y épanouit.

C'est d'ailleurs ce contexte particulier qui va créer le violent contraste entre la vie ordinaire et les événements atroces que vont provoquer les vampires. Ils sont turbulents, bruyants, irrespectueux des règles et des valeurs, loin de la morale bourgeoise en vigueur. Paradoxalement, Seiko, J.F., Damian et Gabriel sont presque plus vivants que la ville qu'ils ont choisie pour s'installer après avoir quitté Londres. On peut même aller plus loin dans cette idée : J.F., adolescent, avait suivi un raisonnement similaire quand il a fui sa famille et sa région pour rejoindre l'Angleterre et son aura de liberté débridée.

J'ai évoqué les tabous sociaux brisés par ces êtres amoraux que sont les vampires ("amoral" peut d'ailleurs se discuter, car il me semble que, parfois, ils ont parfaitement conscience de faire le mal. Cela suffit-il à en faire des êtres immoraux ? Difficile à dire...). Sans doute, là encore retrouve-t-on le lien métaphorique entre vampires et punks, ces derniers ayant prôné le renversement complet des valeurs de la société moderne dans laquelle ils ont grandi.

En tout cas, ces vampires bordelais brisent tous les codes sociaux tels que nous les connaissons. Le plus évident, bien sûr, c'est ce tabou du sang humain, qui contrevient au "tu ne tueras point", commandement sur lequel se fondent nos sociétés depuis des millénaires. Et, croyez-moi, quand ils tuent, ils ne font pas semblant ! Une horreur qui frappe les esprits plus encore qu'un vulgaire meurtre, comme une résurgence des croquemitaines de notre enfance, ceux qui se cachent sous nos lits, dans nos placards, et qui sont désormais en liberté dans la ville.

Mais, il y a un autre tabou transgressé dans le roman, c'est celui de l'inceste. Chez les vampires, comme chez les humains. Pour preuve que la monstruosité n'est pas l'apanage de ces êtres non-vivants. Un sentiment renforcé par le fait que les liens familiaux entre les vampires sont totalement artificiels, au contraire de ceux unissant les humains concernés. La façon dont Gabriel organise sa relation avec "son grand frère" Damian, et même celle qu'il peut avoir avec "sa mère", sont très ambiguës, pour ne pas dire franchement explicites...

D'ailleurs, toutes les relations des vampires, entre eux, comme avec les humains, sont placées sous le sceau d'une certaine perversité. Y compris la relation que va instaurer clandestinement Damian avec Lily. En cela aussi, le couple créé par Morgane Caussarieu se différencie du couple de "Twilight". Un instant, rapidement dissipé, on se dit que ce que ressent Damian pour Lily a un fond de sincérité, de profondeur. Mais bien vite, on comprend que, malgré l'envie de conserver l'adolescente en vie le plus longtemps possible, il ne peut s'empêcher de la considérer avant tout comme une proie. Une proie qu'il n'entend partager avec personne.

Damian est à la torture quand il commence à fréquenter Lily car sa nature le pousse inexorablement à la tuer et à assouvir sa faim inextinguible avec son sang. Or, un étrange paradoxe se met alors en place, signe, bien tordu, d'un possible sentiment ? Allez savoir... Damian est un vampire du genre ascète quand on le rencontre au début du roman. Capable de se passer de sang plusieurs jours, comme s'il luttait contre sa nature de prédateur, comme s'il avait des remords d'être un tueur sans scrupules... A moins que ce ne soit qu'un souci de discrétion : moins on laisse de cadavres derrière soi, moins on se met en danger.

Mais, la tentation que va représenter Lily va vite devenir insoutenable, au point que celui des 4 vampires qui était le moins meurtrier, va sérieusement hausser la cadence, pour se gaver et ne pas risquer de tuer Lily, presque par inadvertance, a-t-on l'impression... Les bas instincts que l'adolescente réveille chez Damian tiennent donc autant de la concupiscence, réelle, que du réflexe de Pavlov.

Cependant, autant Seiko, J.F. et Gabriel n'inspirent rien d'autre qu'un profond dégoût, une répulsion liée à leur inhumanité constamment affichée, autant Damian a une personnalité, si je puis employer ce terme à propos d'un vampire, bien plus complexe et profonde. Il y a de la souffrance, chez lui, la permanence de souvenirs d'avant la transformation qui le hantent encore. Une souffrance qu'on découvre et appréhende au fur et à mesure du récit, et qui s'accompagne d'une effroyable solitude...

A qui peut-on s'attacher sincèrement quand on est un vampire ? A des créatures du même genre que soi... Mais, malgré l'impression de meute, on se rend compte que lui, comme ses compagnons, restent des individualistes, des égoïstes, même. Pas vraiment l'idéal pour créer des amitiés... Pire, la relation entre Damian et Gabrielle, au-delà de son ambiguïté sexuelle, repose sur la menace permanente, sur l'égocentrisme et la jalousie du "gamin", qui ne peut supporter ne serait-ce que l'idée de voir Damian fréquenter d'autres que lui... Quant à s'attacher à des humains, on vient de voir que c'est complètement impossible.

Il y a un côté terriblement romantique chez Damian, au sens littéraire et artistique du terme. Un personnage tourmenté, maudit, plein de questions existentielles, si on peut s'exprimer ainsi. A l'opposé, J.F., qui souffre lui aussi de cette terrible solitude, l'exprime de façon totalement différente, traînant derrière lui ses potes humains, quitte à les fournir en drogue de toutes sortes et même à les abreuver du sans vicié qui coule dans ses veines...

Mais, dans un cas comme dans l'autre, le portrait qui se dessine du vampire dans "Dans les veines" est terrible. Pas seulement pour son côté monstrueux, effrayant, mais aussi par ce qu'implique l'état de vampire, une éternité sans relief, monotone, languissante, où l'ennui le dispute à la solitude et où l'on est traqué en permanence. On sent à plusieurs reprises que Damian et J.F. regrettent le sort qui est devenu le leur, un sort pire que la mort, une damnation perpétuelle. Et pourtant, ils se refusent à mettre fin à ce supplice... Un dilemme quasi shakespearien : être ou ne pas être, etc. Et surtout, un écho au "No future" des punks, comme s'ils hurlaient "too much future" !

Pour finir, vous l'aurez compris, "Dans les veines" n'est certainement pas un roman à mettre entre toutes les mains. On est dans le gore, l'ulta-violent, avec des scènes d'anthologie, comme ces métamorphoses épouvantables où l'on voit des humains se dépouiller de leur corps de chair et d'os pour intégrer une enveloppe vampirique essentiellement différente.

Ultra-violence aussi dans les agressions perpétrées par les vampires pour se nourrir et dans le dénouement du roman, sorte d'apothéose sanglante et crépusculaire où chaque personnage entreprend de régler ses comptes, sans plus aucune retenue. Autant de scènes et d'éléments qui font définitivement basculer "Dans les Veines" de la catégorie polar fantastique, une enquête policière sur fond de vampirisme, dans la catégorie roman horrifique, digne d'un Matheson (d'ailleurs cité en ouverture) ou d'un Masterton.

Ce roman est un peu la rencontre improbable entre Anne Rice, chez qui on retrouve pas mal de thèmes développés dans le livre de Morgane Caussarieu, avec les Sex Pistols. Ca ébouriffe ! Mais l'alliance donne un résultat assez réussi pour qui apprécie ce genre littéraire et réconcilie avec les vampires, dont les archétypes traditionnels ont été bien maltraités ces derniers temps...

Mais, on remarque aussi une autre influence très nette, qui renvoie aux productions cinématographiques de l'âge d'or de la Hammer, ces films construit autour de Christopher Lee et Peter Cushing, et qui proposaient un univers vampirique pas vraiment subtil, mais redoutablement efficace. C'est en particulier dans les scènes où Damian vient retrouver Lily chez elle, dans sa chambre, que j'ai retrouvé cette ambiance et ces ressorts narratifs.

Vous aurez deviné, sans doute, l'enthousiasme certain qui m'anime quand j'évoque "Dans les veines". Merci d'abord à Morgane Caussarieu de redonner au vampire ses lettres d'infâmie, sans pour autant tomber dans les clichés faciles (dans la dernière partie, le recours aux prières, au crucifix et aux gousses d'ail prend un tour ridicule pour les personnages impliqués, tandis qu'il contribue à alléger un peu la tension du dénouement). Sans rien s'interdire, sans jamais avoir froid aux yeux, cette jeune romancière nous offre un véritable roman horrifique bien troussé, et d'un bout à l'autre.

Nul doute que nous avons là l'éclosion d'une romancière très prometteuse, qui ajoutera bientôt à son arc une corde en publiant en juin un essai consacré aux vampires de Louisiane. J'ai bien envie de m'y intéresser, mais je suis aussi impatient de voir ce que la romancière Morgane Caussarieu aura à nous proposer à l'avenir...

A suivre, donc. Attentivement.


1 commentaire:

  1. Je viens de le finir et j'ai vraiment adoré cette violence systématique, souvent inconsciente, mais toujours terriblement destructrice. Et ta chronique reprend vraiment tout ce qu'il pouvait y avoir à en dire.

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