lundi 6 novembre 2017

"Tout passe, Hiroto. Tu éprouves au fond de ton cœur ce qu'on appelle mono no aware, la sensibilité de l’éphémère. [...] Nous sommes des motifs transitoires destinés à disparaître, dans une seconde ou dans une éternité".

Pour être franc, cela fait quelques jours que je me demande par quel bout prendre le billet que vous vous apprêtez à lire. Concernant les recueils de nouvelles, j'ai souvent choisi de parler indépendamment de chacune, mais notre livre du jour en comprend 19, certaines très courtes, d'autres plus développées, difficiles de faire la revue. Et puis, surtout, certains thèmes transversaux sont apparus au fil de la lecture, alors, je me suis dit qu'il serait plus simple d'évoquer ces thèmes et d'y rattacher les nouvelles. Je ne sais pas vraiment comment tout cela va s'articuler, mais on va se lancer et évoquer "la Ménagerie de papier", de Ken Liu, qui vient de paraître en poche chez Folio (traductions harmonisées par Pierre-Paul Durastanti). Jouant de tous les genres de l'imaginaire, abordant des sujets sérieux, graves parfois, mais sans négliger l'humour et même l'absurde, l'écrivain américain d'origine chinoise s'inspire de cette riche double culture qui est la sienne pour nous plonger dans des histoires captivantes et dépaysantes...


Un mot, tout de même, avant de se pencher sur les grandes thématiques qui sous-tendent ce recueil, sur la nouvelle qui lui donne son nom. "La Ménagerie de papier" a en effet obtenu trois des principaux prix d'imaginaire aux Etats-Unis : les prix Hugo et Nebula, ainsi que le World Fatasy Award, triplé qu'aucun texte n'avait réussi auparavant.

Au coeur de cette nouvelle, Jack, un jeune homme né d'un père américain et d'une mère chinoise. Une double origine qui lui pèse, de plus en plus en grandissant. Qui lui vaut remarques et moqueries, aussi. En réaction, le garçon va commencer à mépriser cette mère qui ne s'intègre pas, ne parle quasiment que chinois, sert de la cuisine chinoise, pratique des activités chinoises...

Parmi elle, l'origami. Des pliages qu'elle offrait à son fils et qui était ses premiers jouets. Des jouets qui prennent vie lorsque l'enfant s'amuse avec. A travers ces animaux de papier qui forment donc une véritable ménagerie, le lien demeure malgré tout entre le fils et sa mère, mais les non-dits également. Ces deux-là parviendront-ils à parler, à aplanir ces différends ?

Je n'en dis pas plus, c'est certainement l'un des plus beaux textes de ce recueil, à la fois grave et porté par la magie et la beauté de ces créatures de papier qui, le lecteur en est certainement plus vite convaincu que Jack, sont bien plus que de simples jouets, de simples pliages. A noter que cette nouvelle est placée au coeur du recueil, ce qui n'est pas anodin : elle centralise bien des thèmes présents dans l'ensemble du recueil.

Ces thèmes, je ne prétends pas que cette liste soit exhaustive, ceux qui me paraissent les plus pertinents, les voici : le corps, la mémoire, le temps, la religion, le langage, le libre arbitre, la famille, les origines et donc, les deux continents qui ont forgé Ken Liu, l'Asie et l'Amérique. Des thèmes qui s'entrecroisent et se recoupent, s'enrichissent et s'influencent...

Le corps... Il est au coeur de la première nouvelle du recueil, "Renaissance", où une civilisation extraterrestre a pris possession de la Terre. Certains humains ont choisi de collaborer avec eux, d'autres de s'y opposer, y compris par la violence. Ces ET, les Tawnins, qui sont très sensiblement différents de nous sur le plan physique, ont des capacités surprenantes.

Comme celle de redonner vie aux humains disparus, non sans agrémenter au passage leurs corps ramenés à la vie de quelques spécificités que vous découvrirez. Un corps reconstruit, mais des êtres différents de ce qu'il furent de leur... vivant, enfin, dans leur existence originelle. Des êtres désormais sous contrôle...

Le corps, toujours, au coeur des "Algorithmes de l'amour", histoire d'une femme qui conçoit des jouets, des jouets pas banals, pour reprendre le nom de l'entreprise pour qui elle travaille et qui est dirigée par son mari, Brad. Ce que ces jouets (tiens, encore des jouets) ont d'extraordinaire, ce n'est pas qu'ils font pas zip quand ils roulent, bap quand il tourne et brrr quand ils marchent.

Non, c'est leur incroyable réalisme, sans cesse amélioré, modèle après modèle. Des poupées, des robots qui ont tous les attributs de l'être humain, jusqu'à en être troublant... Une nouvelle empreinte de désespoir et de solitude, où la mort rôde et où le côté éphémère de ce que nous sommes, pour reprendre la citation en titre de ce billet, se fait le plus cruellement sentir.

"Le corps s'en va toujours (...) la mort est inévitable. Notre travail implique de mentir, de donner au corps un air vivant", lit-on dans "Trajectoire". Le corps, dans cette nouvelle, est une oeuvre d'art et un outil. Ken Liu y évoque l'immortalité, thème science-fictif s'il en est, fantasme humain et question philosophiquement ambiguë.

Ici, elle fait l'objet d'un choix : accepter la dimension éphémère de l'humain ou opter pour cette éternité. La narratrice retrace sa si longue existence, depuis sa grossesse alors qu'elle n'était encore adolescente et sa fuite, laissant cet enfant pour qui elle ne ressent rien derrière elle, jusqu'à sa fin, lointaine...

Au cours de cette existence, elle travaillera sur le corps, elle observera les changements qui l'affectent, elle y remédiera, fera des choix, des expériences, certaines particulièrement troublantes, ira loin, très loin, ne tirant pas de satisfaction de son extraordinaire longévité, mais l'utilisant au contraire pour découvrir la vie sous différents aspects. Et étudier le vieillissement, avec un regard où se marient art et science.

Dans "la Peste", le corps de ceux qui ne se trouvent pas sous un dôme ont radicalement changé. Pas une mutation ni une métamorphose, c'est autre chose. Une maladie affreuse qui place la relation au corps au centre de cette courte nouvelle, variation sur le thème du zombie, mais pas tout à fait celui auquel nous sommes habitués...

La mémoire... Elle est déjà présente dans certaines des nouvelles évoquées ci-dessus. Elle est au coeur du deuxième texte du recueil, "Avant et après", l'un des plus cours du livre, où Ken Liu prend le contre-pied de cette idée qui veut qu'on se souvienne exactement de ce que l'on faisait et où on se trouvait au moment où se produit un événement très marquant.

Avant, oui, après, oui, mais à l'instant précis où l'on découvre cet événement, là, c'est un flou, l'état d'esprit est indéfinissable et, par la suite, la mémoire ne retiendra pas son versant exact, mais celui reconditionné par les sensations... C'est bref, mais plein d'interrogations et le parfait complément de "Renaissance", qui la précède.

Dans "Emily vous répond", Ken Liu reprend là aussi un thème assez classique, celui de la mémoire qu'on pourrait effacer à volonté pour recommencer sa vie. Ici, à travers le courrier des lecteurs d'un magazine, amusant choix de narration, il évoque le pouvoir de la mémoire. Un pouvoir qui peut parfaitement s'avérer à double tranchant, si l'on est seul à faire table rase.

Le temps, on l'a déjà évoqué avec "Trajectoire" et la question de l'immortalité. Le temps qui passe est très présent dans le recueil sous différentes formes. Parfois, le temps est tout relatif, comme dans "Mono no aware", nouvelle dont est tiré le titre de ce billet. De l'éternité à l'éphémère, du macro au micro, on traverse ce temps comme d'autres traversent l'espace.

Avec un trait commun : la volonté de profiter de chaque instant, quel qu'il soit, du plus commun au plus exceptionnel. Et d'ailleurs, sans doute plus encore des choses les plus simples que des événements extraordinaire qui nous marquent pour des raisons extérieures (on retrouve ici "Avant et après", par exemple).

Le thème du langage est d'abord traité dans une courte nouvelle très drôle, hommage à Terry Pratchett et à son Disque-Monde : "Nova Verba, Mundus novus". Ken Liu y joue avec les mots, les refaçonne, reconstruit un langage en quelques pages. C'est presque une nouvelle oulipienne, avec des contraintes d'écriture et un final burlesque.

On retrouve les mots et le langage dans "Mono no aware", qui signifie donc la sensibilité de l'éphémère. Une nouvelle qui raconte une intervention pour réparer un vaisseau spatial en plein espace. On suit cette opération tellement délicate et, parallèlement, les réflexions de Hiroto, le narrateur, qui doit effectuer la réparation.

Ses pensées le ramènent en enfance, auprès de ce père qui lui a enseigné toutes les subtilités, toute la finesse et la beauté de la langue japonaise, orale et écrite, des textes de tous les jours aux magnifiques haïkus de Basho. Un jeu narratif permanent pour passer d'un récit à l'autre au cours duquel l'enseignement paternel prend tout son sens : nous passons, nous disparaissons... Carpe diem !

Enfin, le langage est au coeur de "La forme de la pensée", une nouvelle qui rappellera sans doute à certains lecteurs "le Moineau de Dieu", de Mary Doria Russell. Sans sa dimension religieuse et théologique, mais autour de la question linguistique. Il s'agit de la rencontre entre deux civilisations, des Terriens qui vont à la rencontre d'extraterrestres sur une lointaine planète.

L'objectif : comprendre l'autre. Et pour cela, il s'agit de décrypter le langage, un langage d'une extrême complexité, qui ne passe pas par les mots, comme pour nous, mais par d'infinies et infimes variations de geste, d'ailleurs un peu à l'image des écritures asiatiques, où un kandji peut varier si l'on y ajoute ou si on en retire un simple élément.

Il s'agit aussi de découvrir les us et coutumes, les fonctionnements sociétaux et traditionnels de cette civilisation étrangère. Mais tout cela est très différent de ce à quoi nous sommes habitués. Ce n'est pas sans poser problème, sans réveiller des craintes, des inquiétudes. De l'incompréhension naît la peur, et ici, il faut dire que certaines coutumes ont de quoi décontenancer...

le libre arbitre est lui aussi très présent dans ce recueil, en fait dans tous les textes, mais c'est assez logique : à chaque décision que nous prenons, nous en jouons, consciemment ou pas, et cela vaut aussi pour les personnages de fiction, qui se retrouvent souvent face à des situations qui sortent de l'ordinaire.

Mais, souvent, cette question s'accompagne d'un corollaire : le contrôle. Et là, on tombe encore une fois dans un classique thème de science-fiction. A l'image de "Faits pour être ensemble", dont le titre parle de lui-même. Dans cette nouvelle, qui n'est pas sans rappeler le "LoveStar" d'Andri Snaer Magnason, tout est sous contrôle.

Les individus ne peuvent rien faire par eux-mêmes, leurs choix (et leurs pensées) sont dictés par des intelligences artificielles, Tilly et Centillion (coucou, Google et Facebook !). Ce sont elles qui gèrent les goûts des personnages, leurs habitudes, leurs relations sociales et intimes. Eh oui, elles jouent aussi les entremetteuses en permettant des rencontres avec des êtres idéaux.

Mais, que se passera-t-il si Sai, le personnage principal de cette nouvelle, décidait soudainement de se passer de leurs services et de se mettre à penser par lui-même ? Une nouvelle gentiment paranoïaque, sur des questions qui nous concernent tous, nous membres de la génération connectée. Qui décide pour nous ?

Autre variante, dans la lignée du "Minority Report", de Philip K. Dick, "l'Oracle", où un jeune homme est emprisonné parce que l'Oracle, une expérience scientifique qui fait apparaître l'avenir, l'a désigné comme un futur assassin. Oh, l'Oracle n'annonce pas toujours des mauvaises nouvelles de ce genre, mais lorsque cela se produit... Il n'y a pas d'autres solutions que la réclusion avant exécution...

Penn, ainsi désigné par l'Oracle, se retrouve donc dans des limbes sociales, en marge de la société, flottant dans un vide étrange, un statut flou. Vie ruinée, sous le coup d'un arbitraire terrible. Et, malgré cela, cette nouvelle va virer à la "Sailor et Lula", quand Penn et Monica vont choisir d'appliquer leur libre arbitre et de faire un bras d'honneur au destin, apparemment déjà écrit...

Le thème de cette nouvelle aurait pu, comme Dick, mener vers un univers oppressant, menaçant, parano et vénéneux, mais c'est tout le contraire : Ken Liu y inscrit une histoire d'amour a priori impossible, où Eros et Thanatos s'entendent une fois de plus comme larrons en foire. Et prône l'espoir contre la peur.

Enfin, dans la même tonalité, d'ailleurs, on pourrait citer une autre fois "la forme de la pensée", dans laquelle la jeune narratrice va faire des choix forts, poussée par son libre arbitre, contre une volonté dominante, celle de son père, en l'occurrence, mais aussi contre la tendance qui pousse au rejet de l'autre. Une leçon de tolérance, mais aussi un regard science-fictif sur le métissage.

La famille, à l'image de "la Ménagerie de verre", est un sujet très présent. Les relations de couples, comme dans "le Journal intime", nouvelle quasi hitchcockienne, avec l'irruption d'un fantastque ambigu dont la folie n'est jamais loin. Une nouvelle sur le thème de la jalousie assez impressionnante, où l'aveuglement qu'elle provoque n'est pas que figuré...

Mais, tout cela est peut-être encore plus marqué lorsque Ken Liu aborde les relations entre générations, entre les enfants et les parents. L'auteur met en évidence dans un bon nombre de ses nouvelles ce lien souvent compliqué qui fait que des êtres liés par le sang ne se retrouvent pas forcément sur la même longueur d'ondes.

Il faut parvenir à retrouver cette harmonie qui unit parents et enfants, à travers laquelle s'opérera la transmission, l'éducation, la culture. Mais aussi, et c'est un autre thème fort du recueil, l'acceptation de soi. Ici, on peut évoquer la double culture, souvent entre Asie et Amérique, on peut aisément le comprendre.

J'ai évoqué "la Ménagerie de papier", qui en est l'archétype, mais c'est aussi le cas dans "le Golem au GMS", où une jeune fille Chinoise se découvre soudainement juive, elle qui ignorait jusque-là ce que ce mot pouvait dire. Face à ses parents, et un autre personnage assez encombrant, elle part à la recherche de ses racines tout en accomplissant une mission d'importance : la dératisation d'un vaisseau spatial.

Le personnage encombrant, c'est Dieu, rien que ça. Et il est vrai que la question de la religion et de la foi est assez présente dans ce recueil. Elle est même au coeur de "l'Erreur d'un seul bit", nouvelle où un homme cherche une foi dont il ne s'est jamais préoccupé jusque-là, par amour. C'est en réalité un peu plus complexe que cela, mais je ne vais pas tout vous raconter non plus.

Une nouvelle qui cherche des explications rationnelles, scientifiques à la question de la foi, comme à tant d'autres mystères du monde et de l'univers dans lequel nous évoluons. Et si la foi résultait d'une erreur, d'un bug ? Une nouvelle en forme de conte qui ne se termine pas forcément bien. Parce que la vie est ainsi faite, et qu'on n'y peut... pas grand-chose.

Reste la question de l'Asie, au coeur d'une très belle nouvelle, sorte d'hommage à Robert Van Gulik et à son juge Ti. Un récit qui peut surprendre dans un recueil SFFF, mais qui finit par y trouver toute sa place. Dans "la Plaideuse", Su-Wei Far, 19 ans à peine, vient de perdre son père, l'un des plus fameux plaideur de son temps.

Un crime vient d'être commis, une innocente est accusée, lui explique-t-on, et seul son père aurait été capable de la sauver. Mais, puisqu'il est mort et qu'il est interdit à une femme de plaider, alors, la situation est désespérée... Far saisit alors l'occasion et décide de relever un double défi : découvrir la vérité et défier la société de son temps en endossant le costume du plaideur.

Un vrai polar historique dans une Chine ancestrale où Ken Liu respecte les codes des différents genres qu'il marie pour mettre en avant un personnage féminin fort, déterminé et possédant l'intuition nécessaire pour remplir ce rôle, dans une affaire où, vous vous en doutez, tout le monde apparaît comme un suspect potentiel...

Pour ceux qui doutent encore de la portée philosophique que possède la science-fiction, alors, il doit lire "la Messagerie de papier". Ma démonstration vise en tout cas à cela, puisque les thèmes que j'ai mis en exergue sont finalement tous des thèmes classiques de philosophie. A travers le merveilleux, l'extraordinaire, l'irrationnel ou la vision futuriste de la SF, Ken Liu nourrit les réflexions du lecteur.

La force de ce recueil, c'est sa diversité qui ne nuit nullement à la cohérence, car, en dehors des quatre derniers textes (dont "le Peuple de Pélé", dont je n'ai pas parlé, je crois), liés par la présence en arrière-plan de l'exoplanète 61 Virginis e, les autres textes sont indépendants. Courtes ou plus longues, ces nouvelles touchent des genres et des univers sensiblement différents.

Mais aussi des formes narratives très différentes. Nouvelliste de grand talent, Ken Liu propose des textes aux tonalités très différentes, souvent centrées sur des personnages très attachants. Des contextes les plus graves aux plus légers, comme "le Golem au GMS", qui est une pure comédie satirique, par exemple, il réussit à nous captiver et nous surprendre, sans jamais perdre de vue le fond.

Le livre s'ouvre sur un avant-propos dans lequel Ken Liu rappelle qu'il a d'abord été un nouvelliste et qu'il appréciait fort cet exercice. On ressent d'ailleurs ce plaisir de l'auteur à la forme courte. Mais, ce n'est pas la seule chose importante que dit Ken Liu dans ces pages d'introduction à propos de sa relation à l'écriture.

D'abord, son rejet des genres et des cloisonnements. Il ne fait pas de différence entre SF, fantasy et fantastique, mais, plus largement, entre tous les genres littéraires, de la blanche au polar. Point de vue qui, à nos yeux de Français, nous, si attachés à ces différences, paraît iconoclaste. Mais, c'est tout à fait intéressant dans le contexte d'un récent mois de l'imaginaire où l'on s'est demandé comment élargir l'audience de la SFFF...

Enfin, Ken Liu évoque dans cet avant-propos un dernier thème qu traverse tout le recueil. Il l'aborde par le biais d'une autre corde qu'il a à son arc : la traduction. Et ce thème, c'est la communication. "Tout acte de communication est un miracle de traduction", écrit-il. L'écrivain est un passeur, nous ne devrions jamais l'oublier, nous, lecteurs, qui nous confrontons à ce message.

Ken Liu met ainsi en valeur l'effort qui consiste à écouter et comprendre l'autre. Les non-dits, les différences culturelles sont fortement présents dans "la Ménagerie de papier" et l'on comprend bien l'importance de communiquer pour éviter ces fâcheux malentendus et leurs conséquences souvent douloureuses, voire irréversibles.

Cette question de la traduction et de la difficulté à transmettre d'une personne à l'autre, d'une culture à l'autre, il l'aborde dans une nouvelle où il parle du livre et de la manière dont on l'envisage en fonction de sa culture, sa civilisation. "Le Livre chez diverses espèces" est un texte passionnant où, à travers différentes civilisations extraterrestres, Liu envisage la fonction de l'écrit et la manière dont on le reçoit.

"Tout le monde fait des livres", dit-il. Mais pas de la même façon ni pour les mêmes raisons. Dans le même but. Mais quelle que soit sa forme, sa structure, son élaboration, son genre, aussi, tiens, il porte témoignage et aide le lecteur, souvent étranger à la culture d'origine dans lequel le livre a été pensé, à appréhender l'autre.

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