samedi 19 janvier 2013

"L'école est sanctuaire autant que la chapelle" (Victor Hugo).

Si le roman historique est évidemment la plupart du temps le moyen de nous faire découvrir une époque qui n'est pas la nôtre, il est frappant de voir comme souvent, il nous parle de la société dans laquelle nous vivons... Comme tous les genres de l'imaginaire, que ce soit la fantasy ou la science-fiction, il y a des romans historiques qui se lisent au premier degré mais dans lesquels on peut avoir une seconde lecture, en allant entre les lignes. C'est mon cas avec le nouveau roman de l'écrivain vosgien Gilles Laporte, "Des fleurs à l'encre violette" (qui vient de sortir en grand format aux Presses de la Cité). Un livre qui nous emmène dans les Vosges, justement, sous la IIIème République, époque à laquelle la culture française de l'affrontement atteignit des sommets, ce qui ne sera pas, on le verra, sans rappeler des évènements survenus bien plus récemment.


Couverture Des fleurs à l'encre violette


"Des fleurs à l'encre violette", c'est un demi-siècle d'Histoire et d'histoires, d'évènements mémorables et de vie quotidienne, entre 1873 et 1923, vu à travers le destin d'une modeste famille vosgienne, les Delhuis. Une vie loin de l'aisance de la grande bourgeoisie mais globalement heureuse, malgré les aléas que l'existence prend un malin plaisir à poser sur nos chemins...

Une famille Delhuis que va rejoindre Rose-Victoire, par alliance. Mais une alliance trop tardive aux yeux de son père, le très catholique et très conservateur Honoré Dieudonné, maire d'Aydoilles, aux idées monarchistes revendiquées haut et fort. Lorsque sa fille tombe enceinte d'un cantonnier, Aimé Delhuis, ce peu sympathique édile la chasse purement et simplement... "Mettre Pâques avant les Rameaux", pour reprendre une expression citée dans le roman, comprenez avoir consommé avant le mariage, est quelque chose d'inacceptable pour cet homme d'une rigidité morale à toute épreuve.

Heureusement pour la jeune femme, Aimé est sincèrement épris d'elle et il est tout aussi heureux de cet heureux évènement, malgré l'embarras qu'il leur cause. Et les parents d'Aimé, Justin et Hermance, qui vivent dans une commune voisine d'Aydoilles, à quelques lieues à peine, vont en outre se montrer plus compréhensifs envers les deux tourtereaux. Ils vont même accueillir Rose-Victoire chez eux comme si elle était leur propre fille.

Toutefois, les Delhuis doivent aussi éviter que le scandale retombe sur leur foyer et, pour échapper à la rancune tenace d'Honoré Dieudonné, ils vont devoir faire un choix. Prendre une décision qui leur coûte énormément : séparer, certes provisoirement, mais tout de même pour un certain temps, le couple qui, tout sincère qu'il soit, reste illégitime aux yeux de la société de l'époque...

Et, pour ce faire, tandis que Rose-Victoire mènera sa grossesse à terme dans sa future belle-famille, Aimé, lui, ira s'aguerrir, au sens propre du terme, dans ces lointaines colonies d'Asie où la République naissante essaye d'asseoir son autorité par les armes. Une séparation difficile, pas seulement à cause de l'éloignement, mais aussi à cause du réel danger que va encourir Aimé au Tonkin...

C'est au cours de cette période de séparation, qui va durer plus de 5 ans, alors qu'elle élève seule, soutenue par son oncle, sa tante et ses beaux-parents, un petit Victor, né en l'absence de son père, que Rose-Victoire va avoir une révélation : le Vosgien Jules Ferry vient de promulguer la loi sur l'enseignement public, gratuit, laïque et obligatoire, provoquant l'ire de la hiérarchie catholique et du camp conservateur ; alors, c'est décidé, elle sera institutrice !

Hélas, jamais Rose-Victoire ne pourra mener ce rêve à bien. Au retour d'Aimé du Tonkin, devenu Indochine, le couple, cette fois légitimement uni devant les hommes, à défaut de l'être devant Dieu, va s'installer au bord de la Moselle. Lui reprend ses activités de cantonnier et elle devient éclusière, à l'écluse 23, située sur la commune d'Igney (commune que Gilles Laporte connaît très bien,d'ailleurs...). Là, ils vont donner naissance à un deuxième fils, Clément, et couler des jours plutôt heureux et calme, même si, de temps en temps, les conflits avec la famille de Rose-Victoire se rappellent à eux...

Les Delhuis ont donc deux fils. Deux garçons dont le destin sera aussi différent que les conditions de naissance. Si Clément suivra, sans le savoir, la voie tracée par sa mère, accomplissant son rêve d'enseigner en intégrant l'école Normale, Victor va littéralement renié sa famille. Epousant une aristocrate nancéienne, rencontrée alors qu'il s'y préparait à devenir ingénieur, Victor va embrasser, en même temps que son épouse, la classe sociale et les idées conservatrices de sa belle-famille. Au point de se couper complètement de ses parents et grands-parents, au point de ne presque plus donner signe de vie, au point de montrer, lors de ses rares apparitions auprès d'eux, un terrifiant mépris...

Lorsque Clément sera enrôlé pour combattre les Prussiens en 1914, Victor, profitant sans doute de ses appuis familiaux, se dégotera un poste bien  planqué, bien au chaud à l'arrière, sans vergogne, sans même montrer la moindre inquiétude pour son cadet, placé en première ligne... Sans doute est-ce là que la vie se montrera la plus injuste envers la famille Delhuis. Alors que Clément sortira détruit de la grande boucherie, blessé, handicapé, on imagine que Victor, lui, poursuivra encore longtemps son existence prospère, accumulant les symboles de réussite sociale...

Sous le regard de parents et grands-parents profondément blessés de cette situation, nous suivrons non pas le destin parallèle des deux frères, mais la vie pénible et pourtant pleine de joie de Clément, comme quand il s'initie à la lutherie, à Mirecourt, alors qu'il est à l'école Normale, et qu'il travaille à la fabrication du violon qui lui servira ensuite à enseigner la musique à ses élèves. Victor, lui, s'efface du roman comme il s'efface de la vie des Delhuis. Et c'est presque dommage, car on aurait pu apprécier d'assister au spectacle de sa compromission croissante avec les classes bourgeoises et aristocratiques social-traîtres...

Oui, je force un peu le trait, on va y revenir... Avant cela, sachez que j'ai retrouvé dans ces "fleurs à l'encre violette" que l'on voit fleurir à plusieurs reprises au cours du roman, symbole aux significations multiples, mais avant tout preuve de l'accès de tous à l'école, ce que j'avais aimé dans les précédents romans de Gilles Laporte, "La Fontaine de Gérémoy" et "Cantate de Cristal". Ce mélange toujours très intéressant entre la relation de la vie quotidienne du peuple, des petites gens, et les évènements mémorables qui viennent bousculer leur existence, de près ou de loin.

Ici, on l'aura compris, c'est surtout le contexte politique de cette période qui va influer sur la vie des Delhuis. En 1873, lorsque le roman commence, la France se remet péniblement de la guerre contre la Prusse qui l'a amputée d'une partie de son territoire, ainsi que de la Commune de Paris qui a fait souffler un vent révolutionnaire sur sa capitale... Thiers, sorti vainqueur du bras de fer avec la violence que l'on sait, n'est pas vraiment l'homme fort du pays et rien ne dit que la République va s'imposer. Beaucoup, à l'image d'Honoré Dieudonné, voient un retour plus que possible, souhaitable, à leurs yeux, à la monarchie...

C'est cette valse-hésitation qui explique sans doute ma radicalisation des deux camps politiques qui vont alors se dégager et s'affronter sans merci, comme on sait si bien le faire dans notre beau pays... D'un côté, les conservateurs catholiques, soutenue par une Eglise de France encore puissante ; de l'autre, les Républicains, laïques pour ne pas dire athées, et progressistes... Un conflit violent que l'on retrouve jusque dans la vie quotidienne des Delhuis, Rose-Victoire en étant le pivot, "coincée" qu'elle est, elle, l'idéaliste proche des idées républicaines, entre un père monarchiste fanatique et un fils, Victor, qui ne jurera toute sa vie d'adulte que sur l'ascension sociale à tout prix...

Mais, si je ne remets pas en cause la violence des évènements qui ont marqué ces années-là, j'ai été un peu plus dérangé, en tant que lecteur, par le manichéisme et le parti-pris de l'auteur que j'ai ressenti dans ce livre. Gilles Laporte m'a surpris par la virulence de ses engagements, de ses critiques envers le camp conservateur. Je crois pouvoir dire que je connais Gilles, que nous sommes amis. Je sais de quel côté penche ses idées et son coeur. Mais tout de même, j'ai trouvé qu'il y allait fort, là, bien loin de l'esprit qui soufflait sur ses précédents livres.

Comme s'il avait puisé dans ses engagements d'aujourd'hui, ou plutôt de 2012, année d'écriture de ce roman,  dans cet affrontement venimeux entre droite et gauche et dont le pays ne sort pas grandi, je trouve, cette verve vindicative qu'on trouve à plusieurs moments dans "Des fleurs à l'encre violette". Oui, j'ai eu par instants l'impression de lire un manifeste sur les débats actuels qui secouent notre société contemporaine, choisissez mon camp, camarades, et, indépendamment des idées, cela m'a dérangé dans ma lecture.

Plus encore à cause de ce manichéisme, lui aussi ressenti à plusieurs moments. Si un camp est sans cesse vilipendé, souvent à juste titre, puisque la colère de Gilles, disons-le, repose aussi sur des faits, je l'ai en revanche trouvé bien moins acerbe avec l'autre camp, y compris, par exemple, avec la politique de colonisation du cabinet Ferry. Idem pour la Franc-Maçonnerie, qui intervient à la fin du roman, comme une sorte de consécration des idéaux de Clément. On la voit décrite, et je ne le nie pas, comme un outil de diffusion des idées progressistes et sociales, mais jamais comme un système idéologique cherchant le pouvoir... Rose-Victoire et Aimé m'ont paru tout aussi méritant, pourtant, jamais les Maçons ne sont venus frapper à la porte de l'éclusière et du cantonnier pour les coopter...

Enfin, bref, ce ne sont que quelques bémols tout à fait personnels, nés de mon désenchantement global pour la politique et de la défiance presque naturelle que j'ai pour les politiciens de tous poils... Ils sont néanmoins insuffisants pour remettre en cause le plaisir que j'ai pu avoir dans cette lecture à retrouver les descriptions de la vie quoitidienne dans les Vosges au tournant des XIXème et XXème siècle.

La joie de retrouver des lieux que je connais bien, pour avoir passé quelques années magnifiques dans ce département. Mais, qui dit vie quotidienne, dit forcément joies et peines... Qu'elles soient familiales, mariages, décès, collectivesn comme ces fêtes nationales où l'on oublie tout, ou qu'elles soient liées à des évènements extérieurs.

Deux de ces évènements ressortent de ce roman. Bien sûr, la Première Guerre Mondiale, que j'ai évoquée plus haut, pour parler de la mobilisation de Clément et sa participation aux combats. Les Vosges furent un des premiers champs de bataille du conflit. Le son du canon, jamais silencieux bien longtemps, m'a rappelé son omniprésence dans "les Ames Grises", de Philippe Claudel. L'étonnante impression que la vie continue malgré la proximité chaque jour plus prégnante des combats...

Une guerre qui, par la suite, s'étendra à toute la Lorraine, Verdun en étant le point d'orgue immonde, à tout le Grand-Est et le Nord de la France... Toutes ces régions où les stigmates de ce massacre restent visibles pour nous rappeler qu'il n'y a pas de gloire à retirer des guerres, juste du malheur. L'occasion aussi, pour Gilles Laporte, de nous rappeler que Vittel, pendant cette guerre, quitta en partie sa fonction de cité thermale en vogue pour devenir un véritable hôpital de campagne...

Et puis, le second évènement frappant dans "Des fleurs à l'encre violette", c'est la catastrophe de Bouzey, en 1895. Difficile, je crois, de mesurer l'impact, la violence d'une telle catastrophe sur une région, sur ses habitants, sur un pays, même, car la presse, en plein essor à cette époque, se fit l'écho largement de ce drame et suscita d'ailleurs un élan de solidarité assez inédit. Aujourd'hui, on a en tête les images qui tournent en boucle sous nos yeux des attentats du 11 septembre ou des tsunamis asiatiques...

Mais, en cette fin de siècle, mettons-nous à la place de ces gens, souvent des gens modestes, qui plus est, qui, au mieux, ont survécu en ayant tout perdu. Ce cataclysme a dû traumatiser même les plus solides, les plus courageux ! Aimé, qui a connu la guerre et ses horreurs en Asie, n'en est pas moins bouleversé. Et le talent de Gilles Laporte est de nous rendre ce drame visible, d'y insuffler une grande empathie, en plus des descriptions terribles qu'il fait des conséquences de la rupture de la digue...

Au-delà des faits, Gilles Laporte nous montre aussi les séquelles terribles sur les survivants, au travers du personnage d'Ernest, l'oncle de Rose-Victoire, chez qui elle se réfugia d'abord après avoir été chassée d'Aydoilles par son père. Une vie effacée en quelques secondes, une vie impossible à reconstruire, une vie et un homme en ruines, littéralement, qui ne se remettra jamais vraiment des pertes subies, et avant tout, celle de sa femme, bien sûr, tante Lucie, engloutie par la vague géante...

Un dernier personnage sur lequel je souhaite m'arrêter : le Tusse. Né handicapé, suite à un accouchement difficile, c'est, et je le dis sans aucun dédain, l'idiot du village d'Aydoilles... Un personnage tout droit sorti "des Misérables", à la fois bouc-émissaire qui va subir les foudres de Dieudonné qu'il ne peut pas lancer sur les Delhuis, mais aussi espèce de héros romantique, possiblement condamné au bagne à tort (à noter que la phrase qui sert de titre à ce billet est issue d'un texte écrit par Hugo au retour de la visite d'un bagne ; elle est en exergue du roman dont nous parlons), revenu torturé (mentalement, j'entends) de cette expérience atroce, incarnant à la fois toute l'injustice de ce bas-monde et pourtant, terrible paradoxe quand la vérité sur son cas sera révélée...

Personnage secondaire, le Tusse va pourtant avoir un rôle capital, bien malgré lui, instrument d'une réconciliation tardive, trop tardive, entre Rose-Victoire et son père. Mais ne nous y trompons pas, même posthume, ce pardon (un pardon laïque, hein, j'nsiste ^^) a une valeur fondamentale aux yeux des personnages, de leur créateur, Gilles Laporte, et de tous ceux qui croient à la rédemption, quelle que soit la forme qu'elle prenne.

Alors, vous l'aurez compris, "Des fleurs à l'encre violette" ne m'a pas bouleversé comme avaient pu le faire les deux précédents livres de Gilles Laporte. Pour autant, ça reste du Gilles Laporte pur sucre et, si vous vous êtes déjà plongé dans un de ses romans et que vous avez aimé ça, alors vous devriez vous y retrouver ici aussi. De la belle ouvrage, très bien documentée et qui montre la richesse et la diversité de la culture lorraine et de celle des Vosges plus particulièrement.

Et je vais terminer avec une information indirectement lié à ce roman. Il y a quelques années, Gilles Laporte avait publié auprès de la maison d'éditions ESKA un livre formidable, passionnant, "le roman de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France", une biographie romanesque où l'école tient un rôle majeur, évidemment. Ce roman était devenu introuvable et comme Gilles Laporte a ensuite changé d'éditeur, un nouveau tirage ne semblait pas envisagé (envisageable ?).

Et, en ouvrant "Des fleurs à l'encre violette", je découvre que ce livre vient d'être publié à nouveau, agrémenté d'une préface du président du Conseil Constitutionnel, Jean-Louis Debré, toujours aux éditions ESKA... Je ne pouvais manquer de partager cette nouvelle avec vous et vous conseiller chaudement la lecture de ce roman vrai, le récit de la vie incroyable de celle qui fut la première femme à obtenir le baccalauréat, en 1861.


2 commentaires:

  1. Merci, mon cher JD pour cette présentation de mon nouveau roman "Des fleurs à l'encre violette". Et merci pour tes impressions de lecture qui me touchent.
    Mais je m'étonne que tu ne veuilles pas voir dans les situations décrites autre chose que des positions militantes de l'auteur.
    Certes, l'homme que je suis, enraciné dans le monde ouvrier (j'en suis très fier !), est davantage préoccupé d'Egalité et de Fraternité que de défense des privilèges d'individus ou de groupes d'individus dont la seule difficulté de vie fut(est) de ne pas s'étrangler avec la cuillère d'argent qu'ils avaient en bouche à la naissance !
    Mais loin de moi ce manichéisme dont tu m'affubles ! Il est ce contre quoi je m'insurge en permanence. Il suffit d'aller lire les billets d'humeur de mon blog "laporteplume" pour s'en rendre compte.
    Ce manichéisme dont tu parles est assurément celui de ce temps que traversent mes personnages ! Républicain ou monarchiste... clérical ou anticlérical... droite ou gauche... pas d'autre choix permis par tous les tenants des pouvoirs qui, pour asseoir leur trône, avaient (ont) besoin d'une simplification imbécile de l'ordre social. (Manichéisme de tous les temps, y compris le nôtre : droite ou gauche... pour ou contre le mariage pour tous, le travail du dimanche, les chaussures à lacets... Bush junior avait ainsi résumé ce système binaire débile qu'il pratiquait à la perfection -à propos de la guerre en Irak-: "Qui n'est pas avec nous est contre nous !")
    Je ne suis pas de ceux qui prétendent que le monde n'est que blanc ou noir, fait que de bons ou de méchants. Je ne crois ni à l'enfer, ni au paradis !
    Je crois au travail quotidien, de chacune et de chacun, nécessaire pour échapper à ces conditionnements primitifs et criminels, pour marcher avec dignité vers la Fraternité. Là est mon seul Credo !
    Auteur de romans historiques, je m'efforce d'être un témoin -le plus fidèle possible- de ce qu'étaient réellement les époques habitées par mes personnages, de ce qui, dans ce passé convulsif encore si présent, peut nous aider aujourd'hui à grandir.
    Pas de messages dans mes livres, ni pour ni contre qui ou quoi que ce soit ! Mais, par et au-delà de l'histoire que je raconte, l'invitation à partager des émotions, à réfléchir ensemble à ce qu'est (pourrait être...) notre vie et celle de nos successeurs !
    Quant à la franc-maçonnerie... son amour de notre devise républicaine "Liberté-Egalité-Fraternité" lui a coûté assez cher en tortures et vies humaines (comme à trop d'autres communautés citoyennes courageuses) pour (comme elles et avec elles), être respectée.
    Quant à la politique de colonisation du cabinet Ferry... l'un de mes précédents romans "Le Loup de Métendal" fait plus que l'évoquer !
    Merci pour tout, mon cher JD, y compris pour l'annonce de la réédition de "Julie-Victoire, le roman de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France", aux éditions ESKA.
    A bientôt.
    Amitié.

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  2. Grand merci pour cette mise au point, Gilles. Il est toujours agréable, même si nous nous connaissons personnellement, qu'un auteur accepte de jouer le jeu en réagissant aux modestes contributions d'un blogueur. Je suis d'accord sur le manichéisme inhérent à l'époque que tu décris, j'ai simplement été surpris par la violence du vocabulaire utilisé non par les personnages, car, après tout, qu'un des acteurs de l'histoire soit particulièrement virulent, ça peut se comprendre tout à fait, mais par le narrateur, voilà le pourquoi de mes remarques. Je suis tout aussi mécréant que toi, sauf que c'est en politique que j'exprime cela : je ne crois ni à la droite, ni à la gauche, ou plutôt, je n'ai pas la foi en l'homme, que tu as chevillée au corps, qui me permettrait de croire en leur sincérité, quel que soit leur bord. Sur la Franc-Maçonnerie, enfin, c'est son côté religion laïque et ses tendances à l'entrisme qui m'agace. Il y a, outre le rituel, une sorte de dogme maçon, cela fonctionne, à mes yeux, exactement de la façon que tu reproches à l'église dans le livre, avec l'ambition de gouverner les esprits. Evidemment, mes remarques n'ont rien à voir avec certaines idéologies de sinistres mémoires qui l'ont menacée et mise à mal, mais je trouve simplement ces histoires de réseaux, parfois fort discrets, peu compatibles avec ma vision de la République...

    Nous le savons bien tous les deux, c'est ça la force de la lecture : rassembler des personnes venues d'horizon différents pour échanger, partager des idées, des expériences, dans le respect et la passion qui nous anime pour la littérature. Il est parfois possible que cela ouvre des débats, et c'est finalement assez sain.

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