Tout d'abord, évidemment, je vous souhaite à tous une excellente année 2012, une excellente santé et la réussite dans vos projets. Un grand merci aussi pour votre fidélité à ce blog qui a dépassé hier soir, peu avant minuit et le passage à la nouvelle année, les 5000 vues (en moins de 5 mois d'existence)... Je suis aussi flatté qu'impressionné par ce chiffre et j'espère que 2012 saura maintenir le rythme, avec votre aide mais aussi celle de tous les auteurs qui nous fournissent de si agréables moments.
Mais revenons à notre premier billet de l'année, qui correspond au dernier livre le en 2011 (suis-je clair ?). Ce livre s'intitule "les cendres froides", il est signé d'un auteur qui commence à faire beaucoup parler de lui, Valentin Musso, et est publié en grand format aux éditions Les Nouveaux Auteurs. L'occasion de découvrir, dans ce roman, un nouveau pan, aussi effrayant que méconnu, des politiques nazies : les lebensborn.
Lorsque Nicole Brachet, 80 ans, est retrouvée morte dans sa petite ferme de la Marne, un matin de 1999, la gendarmerie fait aussitôt le lien avec une série de cambriolages qui a lieu depuis quelques mois dans la région. Pourtant, jamais ces "home-jackers" n'avaient été aussi violents. En tout cas, pas au point de laisser un cadavre derrière eux.
Quelques semaines plus tard, Aurélien Cochet apprend que son grand-père, âgé de 90 ans, est au plus mal après avoir fait un malaise dans son jardin. Le vieil homme décède quelques jours plus tard laissant ses petits-enfants, Aurélien, sa soeur Anna, et sa dernière compagne, Alice, dans une grande tristesse.
Le demeure familiale devenue trop grande (et sans doute trop pleines de souvenirs) pour qu'Alice continue à y vivre seule, la famille décide de la mettre en location. Mais avant cela, il faut bien y faire le tri des affaires appartenant au grand-père. Or, celui-ci était un collectionneur de films. Pas en DVD ou VHS, non, en bobines. Et il y en a beaucoup à répertorier, trier, classer, réparer...
Connaissant la passion d'Aurélien pour le cinéma, Alice lui propose de venir procéder à ce tri, de choisir ceux qu'il faut conserver, ceux dont on peut se débarrasser, en les vendant, par exemple, à d'autres collectionneurs. La tâche est énorme mais Aurélien s'y met avec ardeur, malgré la douleur du deuil que cela ravive.
Au milieu des bobine, Aurélien découvre une boîte dans laquelle repose un film d'un format très particulier et donc assez peu courant. De quoi intriguer le jeune homme qui, après quelques bricolages, parvient à projeter ce film. Quelques minutes qui vont changer sa vie à jamais. Car, sur ces images, Aurélien découvre son grand-père, quelques décennies plus tôt, dans un étrange bâtiment, serrant la main à un officier SS, bien loin de l'image de résistant qu'il connaissait de lui...
Sur la boîte où se trouvait le film, Aurélien trouve un post-il avec un nom et un numéro de téléphone. Cette personne inconnue, c'est Héloïse, une jeune femme, une étudiante en histoire, qui, pour les besoins de sa thèse, avait pris contact avec le grand-père d'Aurélien. Une thèse qui porte sur ces fameux lebensborn, ces maternités où devaient naître la fine fleur de la race aryenne, capable d'assurer au Reich un règne de mille ans.
Comment accepter que son grand-père ait pu travailler pour la machine nazie ? Car, derrière les lebensborn, c'est toute la politique eugéniste du pouvoir hitlérien qui se dessine...
Tandis que sa soeur, dépressive depuis la mort de leur père, des années plus tôt, semble encaisser ce nouveau coup du sort tant bien que mal, Aurélien se lance presque à contre-coeur dans la recherche d'une vérité qu'il espère différente des mensonges et des faux semblants.
Mais voilà qu'il est menacé, son appartement saccagé, sa soeur agressée... Comme si quelqu'un ne tenait pas du tout à ce qu'émerge la vérité sur cette période trouble et ces pratiques odieuses... Cette enquête, qui fait le pont entre deux époques séparées de près de 60 ans, va lui en apprendre beaucoup, sur le passé et le présent. Au point de se demander s'il fallait vraiment chercher à en savoir plus...
"Les cendres froides" commencent comme beaucoup de thrillers historiques qui jouent avec la possibilité de voir renaître de nos jours le phénix des idées nazies... Les menaces, les violences, tout ça laisse envisager le pire au lecteur. Mais Valentin Musso est bien plus fin dans son écriture et dans sa créativité. Il nous propose autre chose que ces thrillers d'action lus et relus. Sans être trop didactiques ni nuire au rythme de son récit, il nous explique très clairement ce que furent les Lebensborn (dont un a vraiment existé en France).
En alternant les passages contemporains et des épisodes se déroulant pendant l'Occupation, il dessine petit à petit ce qu'ont vraiment été les vies et les actes de Henri Cochet, le grand-père, mais aussi de Nicole Brachet, elle aussi liée à ces évènements.
Utilisant des passages narratifs et épistolaires, il nous raconte enfin le destin étonnant d'une jeune femme que des hasards successifs, la volonté de survivre malgré tout et un destin terrible vont placer au coeur de ce roman, qui nous rappelle que le silence a bien souvent succédé à l'horreur et accompagné la culpabilité.
En reprenant des thèmes, pourtant beaucoup utilisés dans la littérature, que ce soit dans la littérature générale ou dans le thriller, Valentin Musso parvient à nous tenir en haleine et à nous émouvoir, mais aussi à nous effrayer et nous faire perdre nos repères par un dénouement très fort.
C'était la première fois que je lisais un roman de Valentin Musso, auteur dont je possède également le premier roman, "la ronde des innocents", qui eut déjà beaucoup de très bon échos. Je ne suis pas déçu, j'ai dévoré ce deuxième opus, "les cendres froides" et j'ai adhéré à son univers, à son écriture, en me demandant jusqu'à quel point il y a des points communs entre Musso et Aurélien, qui ont le même âge à peu de chose près (si l'on excepte que le livre se passe en 1999) et qui enseignent tous deux la littérature...
Mais n'allons pas non plus chercher trop loin, l'histoire se suffit largement à elle-même pour vous procurer des émotions et un très agréable moment de lecture.
Un dernier mot pour saluer et remercier les éditions Les Nouveaux Auteurs, qui a publié les deux premiers romans de Valentin Musso, mais qui donne aussi leur chance à beaucoup d'auteurs débutants. Avec un principe intéressant puisque leurs comités de lecture sont composés de lecteurs "lambda" et non pas seulement de professionnels de l'édition. Voilà quelques romans de cette maison que je lis et, si je ne suis pas toujours convaincu à 100%, j'ai aussi pris beaucoup de plaisir à lire ces livres.
Et Valentin Musso fait partie des avis les plus positifs. Nul doute qu'on le retrouvera bientôt sur ce blog, avec "la ronde des innocents"... ou un troisième roman, souhaitons-lui.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire