mercredi 17 juillet 2013

« Quand on dîne avec le diable, il faut une longue cuillère… »

Attention, voici un premier roman remarquable à plus d’un titre ! D’abord, par son gabarit, 880 pages, ensuite, par son ambition narrative et romanesque, enfin, parce que c’est très réussi, qu’on ne le lâche plus une fois qu’on l’a commencé et qu’on a là un vrai roman d’anticipation et d’aventure signé par un Français. Bravo aux éditions Critic qui ont déniché une perle rare avec « Point Zéro », d’Antoine Tracqui, médecin légiste à Strasbourg et, apparemment, homme fort érudit et fort curieux, à l’imagination débordante. Vous voulez vous dépayser ? Vous souhaitez vivre des montées d’adrénaline ? Vous avez envie de vous poser un tas de questions qui trouveront réponse au fil des pages ? Vous voulez être surpris par un amusant coup de théâtre final ? Alors, « Point Zéro » est fait pour vous !




Caleb McKay est écossais, comme son nom l’indique, dernier descendant d’un clan ancestral. Après avoir fait carrière dans les SAS, les commandos britanniques, McKay a pris du recul et surtout investi argent et savoir-faire dans une société spécialisée dans les sauvetages à risques, la Hard Rescues. Autour de lui, une petite structure composée de personnes de confiance, et dans ce métier, c’est quand même mieux, non ?

McKay travaille donc avec la ravissante Gretchen Vogt, spécialiste en explosif, avec Joshua Tewaru, lui aussi ex-commando, mais pour le compte de la Nouvelle-Zélande, et spécialiste des langues, et avec Vassili Hautamäki, un colosse finlandais, aussi fine gâchette qu’il est baraqué, ce qui lui a valu le délicat surnom de One-Shot… Un quatuor de choc qui a fait son trou en quelques années dans ce milieu si particulier des sauvetages à risques…

Une réputation qui va leur valoir d’attirer l’attention d’un nouveau client, et pas des moindres. Alors que McKay et son équipe travaillent dans une mine d’or au Zimbabwé, la K2, un énorme conglomérat qui brasse des milliards à travers le monde dans à peu près toutes les activités humaines, du soda à l’armement de pointe, lui envoie des émissaires pour les convaincre de travailler pour eux.

Vandell Richardson, un ex-marine, lui, on n’en sort pas, et Poppy Borghese, une jeune femme au caractère bien trempé, c’est peu de le dire, font partie du cercle restreint des hommes de confiance du fondateur de la K2, Kendall Kjölsrud, un vieillard aussi riche qu’il est excentrique et déterminé à obtenir ce qu’il veut.

Une arrivée qui tombe à pic, car McKay est porté disparu. Même ses amis doutent qu’il puisse se sortir de la galerie creusée très profondément sous terre où il a été enseveli par un éboulement au cours de leur dernière intervention. Mais, comme je l’ai dit, quand Kendall Kjölstrud a décidé quelque chose, alors, rien n’est impossible et le sauveteur va être sauvé par une Poppy capable des pires folies, apparemment…

Une fois revenu de ses émotions, McKay s’entend proposer un nouveau contrat, forcément juteux quand on connaît son commanditaire. Mais un contrat à propos duquel Kjölstrud, son bras droit Viktor Bernstein, et les proches du milliardaire semblent vouloir dire le minimum… Un vieux truc de marketing, toujours efficace : aiguiser la curiosité de son interlocuteur pour mieux le convaincre…

Et ça fonctionne ! Malgré le peu d’informations dont McKay et ses potes disposent, ils acceptent la proposition du patron de la K2. Direction l’Antarctique pour une mission qui n’a pas grand-chose à voir avec un sauvetage, mais qui saura mettre à contribution, Kendall Kjölstrud n’en doute pas, toutes les compétences de chacun des membres de la Hard Rescues. Y compris certaines compétences plutôt inattendues…

Dans cette expédition au pays des grands froids, Kjölsrud est accompagné par les personnages déjà cités, ainsi qu’un certain nombre d’hommes de main, chargés d’assurer la sécurité du Boss en toutes circonstances. Et puis, il y a une section scientifique aussi, embarquée dans cette histoire. Sarah Miller, spécialiste en glaciologie et qui travaille sur l’interaction du réchauffement climatique sur l’état des glaces polaires et le jeune Sanjiv, un surdoué aux talents considérables, allez, disons-le, un véritable génie mais également un jeune homme fragile, souffrant de la maladie d’Asperger…

Vous vous doutez bien que je ne vais pas dire ici ce que tout ce beau monde va chercher dans les glaces du plus austral des continents, le secret est d’ailleurs remarquablement gardé aussi pour le lecteur, mais ce que je peux vous dire c’est que c’est justement la fonte des glaces et plus particulièrement la formation d’énormes icebergs qui se détachent de la banquise à cause du réchauffement climatique, qu’a été faite une découverte extraordinaire.

Une découverte qui, en soi, pourrait parfaitement justifier un tel déploiement de moyens humains et matériels pour aller voir de plus près. Mais, et là aussi, vous vous en rendrez compte peu à peu, ce que la K2 entend explorer de plus près recèle un grand nombre de secrets, des secrets qui remontent à près de 75 ans en arrière…

Sachant que l’action se déroule en 2018, faites vos calculs, cela vous donnera une idée de l’époque dont l’ombre sera omniprésente tout au long de ce livre. Autre aura planant sur cette affaire, un mystérieux jeune homme, un Italien, qu’on voit évoluer dans les premières pages du roman, sans connaître son nom.

On le voit juste traqué par la police politique de Mussolini et parvenir, in extremis et dans des conditions rocambolesques, à fuir son pays natal pour une destination inconnue… Avec lui, une mallette dont il refuse de se séparer… Sans doute contient-elle un grand nombre de réponses aux questions que se posent, et avec de plus en plus de curiosité, McKay et ses amis, et le lecteur avec.

Des zones d’ombre qui vont encore se renforcer quand on découvre un autre vieil homme quitter en urgence son pays, toutes affaires cessantes, accompagné, lui aussi, d’une escorte musclée, armée jusqu’aux dents et n’ayant rien à envier à McKay, Tewaru ou One-Shot… Mais, aux côtés de ce vieillard acariâtre et autoritaire, se trouve aussi une créature, je ne vois pas quel autre qualificatif employer, primitive et féroce, dotée d’une force surhumaine, d’une colère inextinguible et d’autres qualités plus extraordinaires encore…

Vous allez me demander pourquoi ce vieillard agit de cette façon ? D’abord, parce qu’il a eu vent de l’expédition menée par la K2 et son richissime patron. Ensuite, parce que ce vieil homme n’est pas n’importe qui. Bien que sortant tout droit d’une époque désormais révolue, en tout cas, c’est ce que disent les livres d’Histoire, l’homme conserve un réseau d’informations d’une redoutable efficacité, des moyens conséquents et une autorité incontestable.

Lui aussi pense savoir avec précision ce que Kendall Kjölsrud vient chercher en Antarctique et il entend bien lui brûler la politesse, par tous les moyens… Il sait qu’à son âge, alors qu’il se sait condamné par la maladie, ce sera sa dernière mission, un dernier coup d’éclat qui fera briller à nouveau son étoile et le fera définitivement entrer dans la légende. Oh, pas une légende très grand public, mais celle qui compte le plus à ses yeux, une légende de l’ombre…

Vous avez maintenant (presque) tous les acteurs du roman à disposition, il ne reste plus qu’à vous dire que ces deux camps vont se livrer une lutte terrible, pleine de rebondissements, d’action, de baston, de claustrophobie, d’incertitudes, de réactions dos au mur, de sauvetages plus que risqués (mais n’est-ce justement pas la spécialité de certains de nos acteurs ?) et surtout de dangers dépassant l’entendement…

Car, si McKay avait déjà failli laisser sa peau en Afrique, au fin fond d’une mine en pleine décrépitude, ce qui l’attend, lui et ses amis, ses alliés et même ses ennemis (à se demander si ces deux dernières catégories ne se recoupent pas, parfois…) est bien plus effroyable et fascinant à la fois, quelque chose capable de révolutionner nos sociétés, nos modes de vie, notre avenir… ou de détruire tout cela à jamais.

Arrêtons-nous là pour ce résumé plein de trous, je vous rassure, et parlons de ce roman qui m’a scotché à mon siège pendant 3 jours. D’abord, commençons par quelque chose que j’aime énormément, les fidèles de blog le savent déjà, le jeu de l’auteur de fiction avec la réalité historique. Antoine Tracqui a su se saisir de faits et des zones d’ombre qui les accompagnent pour tresser une remarquable intrigue, qui tient en haleine sur 880 pages, excusez du peu !

Et là, je ne parle que du cœur de cette histoire, son noyau, mais si j’évoque la pirouette finale, à la fois drôle et intelligente, alors là, on atteint des sommets, croyez-moi ! Avec un joli paradoxe à la clé : faire revivre les antagonismes du passé, qu’on croyait, si ce n’est résolu, au moins éteints, dans un monde futuriste… Comme un volcan, les rivalités d’hier se réveillent et leur éruption va faire de sacrés dégâts…

Au passage, Tracqui nous rappelle que ce n’est pas parce qu’un pays change de régime politique, et de façon radicale, en apparence, qu’il perd aussi tôt ses vieilles (et mauvaises) habitudes. Ce fond d’espionnage qu’un Fleming, un Le Carré ou un Clancy ne renieraient pas n’est pas forcément l’aspect le plus important du roman, après tout, il faut bien des « méchants », mais la manière dont les relations internationales sont affectées par l’expédition K2 et son objectif et se dégradent jusqu’à arriver au bord du chaos, m’a passionné.

Je l’ai discrètement signalé, l’intrigue principale se déroule en 2018. Dans seulement 5 ans… Et pourtant, j’ai eu, par moments, du mal à reconnaître le monde dans lequel je vis. Non que les façons de vivre, de penser et d’agir aient tellement changé, mais parce qu’on découvre en abondance des développements technologiques, avant tout militaires, c’est vrai, mais ayant aussi des applications civiles, qui sont tout à fait impressionnantes…

Oh, je ne vais pas tout évoquer, mais, et parce que c’est à la fois un point de détail, mais aussi une façon de bien planter le décor, je voulais évoquer ici l’omniprésence de l’intelligence artificielle, sous différentes formes et avec toujours un souci d’efficacité et d’ergonomie. Je pourrais aussi parler des asimovs et des hobbits, sortes d’automates également dotés d’une intelligence artificielle dernier cri et bien utile dans bon nombre de domaines…

Là encore, je ne peux pas ne pas évoquer Tom Clancy, pour la précision avec laquelle Antoine Tracqui nous parle des différentes technologies impliqués dans son histoire, de l’armement léger à l’aviation de guerre, en passant par des précisions sur tel outil, telle technique ou tel moyen de transport. Didactique sans jamais être ennuyeux, passionnant et stimulant, assez souvent pour l’imaginaire.

Car, ne vous y trompez pas, nous sommes bien dans un techno-thriller d’anticipation. Tous les éléments sont réunis dans ce livre pour que nous ayons un très bon cru du genre entre les mains. Rassurez-vous, si comme moi vous n’êtes pas scientifique pour deux sous, tout est toujours clairement expliqué, voire sous-titré, quand le besoin s’en fait sentir. Car, sans en dire trop, je peux révéler cela, les découvertes faites dans le roman sont à caractère historique mais, et surtout, scientifique. Et du niveau prix Nobel, attention !

Alors, quand on allie science et futur, on n’est jamais très loin de la science-fiction. Certains éléments, en tout cas pour le profane que je suis, relève clairement de ce genre littéraire, même si je pense que tout n’est pas issu de l’esprit (un brin torturé) de l’auteur et que certaines applications sont sans doute, à l’heure où vous lisez ces lignes, dans les cartons ou en voie de développement… Certains vous feront rêver, d’autres flipper, d’autres encore… les deux à la fois ! Comme ce « numéro » un peu spéciale de voltige aérienne auquel le lecteur assiste médusé…

La dimension scientifique ne se retrouve pas que dans le matériel. Un certain nombre de personnages de « Point Zéro », on va le découvrir au fur et à mesure, ont des signes particuliers plutôt hors du commun. Pour certains, on le devine assez rapidement, ce qui ne veut pas dire qu’on tient le fin mot de l’histoire, pour d’autres, cela fera partie des surprises que nous réserve le facétieux Antoine Tracqui…

Et puis, il y a la créature… Elle aussi relève de la catégorie science, mais dans sa facette dévoyée, sans conscience ni morale… Puisque j’ai déjà ouvert le bal des références possibles un peu plus haut, pourquoi ne pas continuer ? Il y a du HG Wells, là-dedans, dans le côté « tâtonnements » qu’on devine et qui débouche sur des erreurs terribles. Il y a un effrayant contraste entre le côté rudimentaire, primitif, de cette créature sortie d’un passé lointain, et la débauche de moyens technologiques dernier cri qui est présent d’un bout à l’autre de « Point Zéro ».

On continue les références, non pas celles revendiquées par l’auteur, enfin, pas toutes, mais celles que j’ai cru apercevoir ici et là… Les deux plus évidentes, et d’ailleurs, on retrouve ces noms en quatrième de couverture, ce sont Clive Cussler et David Gibbins (même si je dois reconnaître que je préfère largement le premier au second, qui ne m’a pas toujours convaincu…).

D’ailleurs, alors que je n’avais pas vu la référence à Cussler au dos du livre, je m’étais dit, en cours de lecture, que Caleb McKay me rappelait Dirk Pitt, autre fameux aventurier livresque, mais sans les yeux couleur d’émeraude. On retrouve chez Tracqui tous les ingrédients qu’on a apprécié chez ces deux auteurs, grands spécialistes des thrillers d’aventure.

La partie antarctique du livre m’a rappelé deux lectures passées : « Prison de glace », de Dean Koontz, un roman des années 70 que Pocket avait réédité il y a quelques années déjà (peut-être même au siècle dernier, eh oui), où l’on retrouvait l’angoisse liée aux étendues glacées, désertiques, hostiles et imprévisibles des régions polaires ; et « Deception Point », de Dan Brown, oui, oui, le Dan Brown, qui est, je l’affirme, définitivement meilleur dans le techno-thriller que dans le thriller ésotérique…

Vraiment, de belles fées littéraires se sont penchées sur le berceau d’Antoine Tracqui. Le livre regorge de tant de détails pointus, de concepts précis, de clins d’œil mathématiques (ah, ce nombre 313, si particulier !), le tout sans jamais perdre le fil d’une intrigue complexe, que je me demande combien de temps a pris la gestation de « Point Zéro »…

Un travail d’orfèvre, en tout cas, et qui s’appuie aussi sur des scènes d’action particulièrement efficaces, de bagarres et de combats franchement impressionnants. Le courage des personnages rend modeste, si, si, et le suspense est toujours présent, même quand le rythme semble se relâcher un peu. On sait alors que, dans quelques pages, non, quelques lignes, il va se produire quelque chose qui va nous clouer à notre fauteuil.

J’évoquais l’imagination de Tracqui en ouverture, son talent est aussi de la partager avec nous, de nous donner à voir. Que ce soit dans les scènes se déroulant (argh, je ne peux pas trop en dire) au cap Norvegia, à la station baleinière de Grytviken, en Géorgie du sud, que ce soit sur glace, sur terre, sous terre, sur mer, dans les airs, partout il se passe des choses qui décoiffent et dont on se sent partie prenante…

Je pense en particulier à une poursuite en avion assez particulière et terriblement spectaculaire qui est à déconseiller à ceux à qui l’avion fait un peu peur… Parce que ça tangue, ça subit des turbulences, et pas des petites, ça manœuvre en urgence permanente… Et tout cela n’est que le moindre des dangers encourus !

Attention aussi si vous êtes claustrophobes, nos amis ont une fâcheuse tendance à se retrouver coincés dans des endroits où le luxe et le confort ne sont pas les préoccupations premières… Pour être franc, l’idée même de mettre les pieds dans ce genre d’endroit ne me traverserait sans doute pas l’esprit, où alors dans des conditions bien particulières, comme celles qui vont pousser les personnages à s’y réfugier…

Et puisque j’évoque les personnages, ils sont passionnants, on les découvre peu à peu, ils se dévoilent ou sont dévoilés par les événements et ce que l’on apprend d’un certain nombre d’entre eux ou de leurs relations, de leur passé, aussi, nourrit l’intrigue, apporte de nouveaux éléments au lecteur et contribue aussi aux questions qu’on se pose, car on a beaucoup de choses à cacher, dans ce groupe pourtant fort honorable…

On les voit aussi subir les événements, devoir se décarcasser pour se sortir de situations graves mais pas (complètement) désespérées, afficher des faiblesses, de la peur, des ambitions aussi (je parle là pour tous les camps, sans distinction)… La cupidité, l’appât du gain et la soif de pouvoir ne sont jamais bien loin non plus, et, avec tout cela, leur éternel corolaire, la trahison…

Bien sûr, le héros, selon les critères en vigueur, c’est Caleb McKay. Pourtant, comment ne pas s’intéresser à ce personnage étrange qu’est Kendall Kjölsrud, un homme âgé qui possède tout (au sens propre du terme), qui a atteint tous ses objectifs au cours de sa longue vie et qui continue à se démener pour en atteindre de nouveaux…

Et puis, il a ce côté excentrique qui est tout à fait décalé dans un contexte dramatique, dangereux. Je le dis comme je l’ai ressenti, malgré les risques, physiques, financiers, Kjölsrud a l’air de s’amuser comme un petit fou ! Cette expédition a sur lui l’effet d’une cure de jouvence et il va même trouver le moyen, en pleine tourmente, de s’adonner à quelques passions personnelles, sans pour autant en avoir toujours le talent…

Ca, c’est la facette sympathique… Parce qu’il y a aussi un aspect plus inquiétant chez ce magnat. Comme je l’ai déjà dit, la K2 est un conglomérat tentaculaire qui semble posséder au mieux des parts partout, au pire, des participations majoritaires partout… Anecdote : la K2 a lancé un soda au cola qui a détrôné les leaders du marché depuis un bail… Mais, c’est une entité qui a la solution à tous les problèmes qui se présentent : une puissance financière sans limite.

Un obstacle se présente ? Pas de souci, aucun obstacle qu’un gros chèque ne peut effacer… Il y a dans ce potentat quelque chose d’inquiétant, comme si on se sentait presque déjà racheté par la K2… Mais, le pire, c’est ce qui motive Kjölsrud dans cette aventure, et le pouvoir gigantesque qui pourrait se retrouver entre ses mains…

Je ne le crois pas forcément foncièrement mal intentionné, comprenez-moi bien, mais la philanthropie a aussi des limites. Et, surtout, lorsqu’on joue avec des allumettes, on risque bien de mettre le feu, avec des conséquences qui pourraient être cataclysmique (on en a d’ailleurs un aperçu dans le cours du roman).

Au final, je me suis passionné pour « Point Zéro », je ne voulais pas décrocher, connaître les fins mots de cette histoire aux nombreuses ramifications. On ne cesse de se demander comment ils vont pouvoir se sortir des pièges, survivre, même, puis comment ils vont faire avancer leurs projets, comprendre, maîtriser tous les paramètres, et enfin, résoudre l’équation qui leur était posée…

On s’attache aux personnages, le coriace highlander McKay, le vieil excentrique Kjölsrud, le rigolard One-Shot, la mystérieuse et coléreuse Poppy… Sans oublier les autres, bien sûr, mais je suis le maître à bord ici, alors, je mets en avant mes préférés, et puis c’est tout ! On tremble pour eux, on est épuisé, à bout de souffle et de nerfs avec eux, on est abasourdi comme eux devant les révélations qui nous apparaissent…

Et on se dit qu’on les retrouverait bien pour de nouvelles aventures, tout aussi palpitantes et dangereuses…

Un dernier mot pour saluer les éditions Critic. D’abord, c’est une habitude maintenant, pour saluer la qualité de leur production, et pas seulement en thriller, d’ailleurs. Ensuite, parce que c’est une petite structure qu’il convient d’encourager, une pépinière de talents avec un pif extraordinaire pour nous sortir de leur chapeau de nouveaux auteurs. Enfin, parce qu’en ces temps difficiles, être à la fois libraire spécialisé dans les genres de l’imaginaire et éditeur, c’est loin d’être une sinécure. La mise n’est pas énorme, mais les résultats toujours de qualité.

Et avec recul et humour, comme en témoigne la courte biographie d’Antoine Tracqui en quatrième de couverture : « Antoine Tracqui est médecin légiste (…) Si d’aventure vous mourez en Alsace – de préférence de façon violente -, il se fera une joie de disséquer votre cadavre… »


Je ne vous cacherai pas que ce finir sur la table d’autopsie de Tracqui n’est pas ma priorité, ou alors, pas avant un certain temps, mais rencontrer cet écrivain qui, je pense, est plein d’avenir, pour le saluer, le féliciter et parler de « Point Zéro », alors là, je dis oui, cent fois oui ! Et, d’ores et déjà, je suis impatient de découvrir ce qu’il nous réservera à l’avenir, car je suis certain qu’il saura encore me faire voyager et me procurer toute une palette d’émotions.


1 commentaire:

  1. Je viens de le finir et ne pouvant faire mieux que ta critique, je vais juste dire :"respect, ce livre est fabuleux!!!". Un tout grand merci à l'auteur!!

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