Bien énigmatique, ce titre, vous ne trouvez pas ? Eh
bien oui, j’ai trouvé la formule magnifique et je crois qu’elle colle assez
bien avec le roman dont nous allons parler maintenant. Un roman qui, sans être autobiographique,
en tout cas, je ne le pense pas, s’inspire par bien des côtés de la vie et du
travail de son auteur. Amusant d’y découvrir un certain nombre de clés de
lecture. Intéressant, comme souvent, de voir comment un auteur de best-sellers
parvient à se renouveler, à produire un nouveau livre, à relancer la machine
créatrice. Et cette alchimie, cette mise en texte d’une inspiration fugace et
les difficultés pour y parvenir, ce sont justement les thèmes centraux du
nouveau roman de Tatiana de Rosnay, « A l’encre russe », paru ce
printemps aux éditions Héloïse d’Ormesson. Où l’on retrouve, encore, les
questions familiales et les secrets découvert par hasard…
Nicolas Kolt a décidé de s’octroyer une pause bien
méritée. Et pour cela, il a réservé 3 jours dans un endroit de rêve, une île de
Toscane sur laquelle se dresse le Gallo
Nero, un palace de luxe pour clientèle triée sur le volet. Il compte passer
là des journées tranquilles, en compagnie de sa dernière conquête, Malvina,
loin de l’existence trépidante qu’il a mené ces dernières années…
Voilà plus de 3 ans que Nicolas Kolt parcourt le monde,
de rencontre littéraire en rencontre littéraire, de salon en salon, de séance
de dédicaces en séance de dédicaces. Son premier roman,
« l’Enveloppe », s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires à
travers le monde, véritable phénomène d’édition qui a eu droit à son adaptation
cinématographique à Hollywood, avec oscar à la clé…
Mais, depuis, Nicolas se repose sur ses lauriers. Alors
que son éditrice, Alice Dor, celle qui a su détecter le potentiel du livre de
ce complet inconnu, lui a offert une avance énorme pour son prochain livre,
afin de le conserver sous ses couleurs, malgré les juteuses sollicitations des
plus grosses maisons d’édition, Nicolas n’a rien fait. Ni l’envie, ni
l’inspiration…
Juste profiter d’un nouveau statut de star, adulé partout
où il passe. Il s’est laissé aller dans une vie de luxe et de plaisirs, dans
une orgie de communication, dans les médias classiques mais surtout sur les
réseaux sociaux. Il s’est terriblement éloigné des conditions idéales que doit
réunir un écrivain pour produire de nouveaux livres.
Mais là, il sature. Les sollicitations, la pression
croissante de son éditrice, de son attaché de presse, de ses proches, et finalement,
de tous les gens qu’il rencontre et qui
lui demande de quoi parlera son prochain livre… Il n’en peut plus et entend
faire le point sur sa vie et son œuvre, si je puis dire, lors de son séjour
toscan.
Pourtant, c’est bien connu, même au bout du monde, même
sur une île déserte, on finit toujours par être rattrapé par ses démons. Et le
Gallo Nero n’est ni au bout du monde, ni construit sur une île déserte. Quant à
la mauvaise conscience de Nicolas, elle semble se réveiller, malgré le luxe
inouï qui l’entoure et l’ambiance qui rappelle un peu « les vacances
d’Hercule Poirot ».
A l’écart du bourdonnement de la ruche dans laquelle il a
vécu ces dernières années, Nicolas cogite. Il songe à son ex, Delphine, qui
s’est lassée de l’homme qu’il est devenu depuis son fulgurant succès, à son
père disparu mystérieusement en 1993 au large de la côte basque, et qui lui a
indirectement inspiré l’histoire de « l’Enveloppe », à tout ce qui
s’est passé entre le moment où l’idée lui est venue d’écrire son histoire et maintenant,
la vanité de cette vie sans fil directeur…
« A l’encre russe » alterne alors entre ces
états d’âme, limite dépressifs, et pas plus supportable sous le soleil et au
bord d’une mer bleu d’azur, et le récit de ce qui a fait de Nicolas Duhamel,
ancien khâgneux qui n’a jamais réussi et qui vivotait grâce aux cours de philo
donnés à des élèves friqués, Nicolas Kolt, auteur d’un premier roman déjà
culte.
Car, oui, Nicolas Kolt est un pseudonyme. Et la genèse de
son livre n’est pas banale. En fait, tout commence par un simple problème
administratif qui va, comme il se doit dans notre cher et beau pays, créer une
situation ubuesque et entraîner bien des tracas. C’est au cours de ces
démarches assez vaines que Nicolas découvre sur son acte de naissance que son
père ne s’appelait pas vraiment Théodore Duhamel…
Sur le papier, un nom manifestement russe… Nicolas ne
comprend pas, jamais il n’a eu connaissance de cette ascendance étrangère…
« A l’encre russe » raconte par le menu les interrogations du garçon
et ses recherchent pour simplement comprendre d’où il vient véritablement…
Autant de matière qui lui serviront ensuite à écrire « l’Enveloppe »,
roman librement inspiré de sa propre histoire.
En effet, s’il a choisi comme nom d’auteur Kolt,
diminutif de Koltchine, vrai nom de famille de son père, Nicolas n’a pas voulu
raconter telle qu’elle sa propre histoire. Il a brouillé les pistes en mettant
en scène une héroïne, Margaux, qui découvre que son père a des origines
italiennes et part à la recherche de son ascendance…
S’ensuit le succès aussi colossal qu’inattendu du livre
et la vie de bâton de chaise que j’ai déjà évoqués. Une satisfaction,
évidemment, mais qui ne suffit pas à guérir complètement le manque et les
interrogations. Le manque d’un père disparu bien trop tôt et dont on n’a jamais
retrouvé le corps ; les interrogations que ses recherches n’ont pas toutes
réussies à lever sur l’histoire de sa véritable famille paternelle.
Ajoutez le doute dans lequel se trouve le jeune homme,
quant à sa vie, superficielle, « bling-bling » et sans vision à long
terme, la jalousie maladive de Malvina, que Nicolas désire plus qu’il ne
l’aime, comme toutes les autres femmes qu’il a séduites depuis sa rupture avec
Delphine, l’arrivée surprise au Gallo
Nero d’une femme qui pourrait bien être la papesse de l’édition mondiale,
celle dont on ne peut refuser les éventuelles offres, des proches, qu’il a
négligés ces derniers temps, aux abonnés absents ou qui le remettent vertement
à sa place, un ou une paparazzi amateur qui inonde son mur Facebook de photos
prises sur l’île, alors qu’il se voudrait incognito… Et vous comprendrez qu’on
frôle le nervous breakdown…
Je ne vais pas en dire plus sur le récit lui-même,
concentré sur 3 jours, mais qui multiplie les flashbacks, à travers lequel on
découvre mieux Nicolas, que ce soit Duhamel ou Kolt. Mais il y a encore
énormément à dire sur le livre et ce que Tatiana de Rosnay y a mis. Comme des
petits cailloux semés par un Petit Poucet facétieux qui joue avec le lecteur.
Si Nicolas Kolt a choisi de mettre en scène une héroïne
dans un roman qui parle de lui, Tatiana de Rosnay a donc fait l’inverse. Mais,
plus amusant, lorsqu’on regarde à quoi ressemble Margaux, l’héroïne de
« l’Enveloppe », on ne peut s’empêcher de lui trouver un air de
famille avec Tatiana de Rosnay : 48 ans, cheveux poivre et sel… A se
demander si l’auteure (la vraie) n’aurait pas voulu écrire un roman gigogne…
En fait, j’y vois une autre lecture. Tatiana de Rosnay,
c’est lord McRashley. Lord qui ?, allez-vous dire… Lord McRashley,
personnage principal d’un conte assez effrayant que racontait Théodore Duhamel
à son fils Nicolas quand il était enfant. Ce personnage vivait dans un château
et ses appartements se trouvaient en haut de la plus haute tour du bâtiment.
Chaque soir, le lord devait donc gravir l’interminable
escalier en colimaçon de la tour pour aller se coucher. Une ascension qui, avec
l’âge, se fit de plus en plus pénible, au point de devoir faire une pause sur
un des paliers. Sur les murs du palier, des miroirs. Et, quand le lord se
regardait dans l’un, il se voyait à l’infini, reflété par les autres miroirs,
devenant de plus en plus petit…
J’arrête là pour le récit, vous lirez la fin dans
« A l’encre russe », mais j’ai le sentiment que, dans ce roman,
Tatiana de Rosnay elle aussi se reflète à l’infini à travers Nicolas et
Margaux. En revanche, le sort funeste que connaîtra le lord est plus celui vers
lequel semble tendre inéluctablement Nicolas, s’il plonge dans le gouffre qui
paraît s’ouvrir sous ses pieds…
Quand je dis que Tatiana de Rosnay a mis pas mal
d’elle-même dans le roman, il n’y a pas que cette comparaison capillotractée,
je vous rassure. Comme elle, Nicolas a connu un succès foudroyant et
international avec un roman dont le sujet est un délicat sujet de famille. Un
roman publié par Alice Dor, une éditrice qui ressemble comme deux gouttes d’eau
à Héloïse d’Ormesson elle-même.
D’ailleurs, autre point commun, si la maison d’édition
d’Alice Dor est bien installé, elle reste une petite structure comparée aux
mastodontes du secteur. Et Nicolas, par fidélité pour Alice, a choisi de
décliner toutes les offres mirobolantes qui lui ont été faites pour continuer
sa carrière dans cette maison-là, sa maison. Exactement ce que Tatiana de
Rosnay a fait après le succès immense de « Elle s’appelait Sarah ».
Toujours pas convaincu ? Alors, je continue. En
ouvrant « A l’encre russe », après les dédicaces d’usage, une page
avec un hommage de l’auteure à deux membres de sa famille. La première, c’est
sa grand-mère, Natacha Koltchine de Rosnay. Oui, Koltchine, comme le véritable
nom du père de Nicolas, dans le roman ! Tatiana de Rosnay a elle aussi une
ascendance russe, sans mystère à ce sujet, je pense, mais le lien est évident…
L’autre membre de sa famille à qui l’auteure a choisi de
rendre hommage, c’est son oncle, Arnaud de Rosnay. On ne s’en souvient pas
forcément, mais Arnaud de Rosnay était un personnage étonnant, aventurier,
baroudeur, qui disparut sans laisser de trace alors qu’il naviguait en planche
à voile dans le détroit de Formose. C’était en 1984, j’avais 10 ans et je me
souviens encore du bruit que fit cette disparition… Il faut dire qu’il en a
couru, des rumeurs, sur cette histoire !
Tatiana de Rosnay était proche de cette oncle et elle a
eu énormément de mal à se remettre de cette disparition, d’autant que le corps
d’Arnaud ne fut jamais retrouvé… Elle a évoqué cette histoire dans un certain
nombre d’interviews et expliqué qu’à travers le personnage de Théodore Duhamel,
né Koltchine, elle avait voulu saluer ce parent à la vie et au destin bien peu
ordinaires.
Un hommage littéraire qu’elle souhaitait rendre depuis
longtemps, sans jamais trouver comment s’y prendre ou, tout simplement, parce
que ce n’était pas le moment… Et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est
allée loin dans l’hommage, car, dans « A l’encre russe », Nicolas
Duhamel évoque une photo de lui avec son père quand il avait 6 ans. Or, on a pu
la voir sur la page de Tatiana de Rosnay récemment, une photo d’elle à 6 ans,
tenant la main de son oncle…
Il y a sans doute d’autres éléments qui m’auront échappé
et qui montre l’implication personnelle de Tatiana de Rosnay dans son nouveau
roman. Mais je ne veux pas en faire un catalogue qui deviendrait indigeste.
Songez-y au moment de votre lecture, en tout cas, si vous décidez de vous
lancer dans « A l’encre russe ».
Il est temps, maintenant, d’évoquer ce qui, pour moi, est
le thème central du roman : l’écriture, l’écrivain, l’inspiration et ses
pannes. A plusieurs reprises, que ce soit au Gallo Nero ou au cours des
souvenirs que Nicolas évoque, ces questions sont abordées. En particulier, dans
deux pages, de mémoire, où le jeune écrivain en mal de concentration, va sur
internet et découvre comment travaillent ses glorieux collègues. C’est à la
fois passionnant et surprenant.
Mais, le plus intéressant, c’est cette vision de ce
qu’est un écrivain, pas seulement lorsqu’on a le produit fini en main, si je
puis dire, mais dans tout le processus créatif qui aboutira au livre et
également dans sa vie personnelle. Au Gallo Nero, alors qu’il cherche à fuir ce
milieu littéraire auquel il ne se sent pas appartenir, Nicolas va croiser un
certain Nelson Novézan, portrait craché et sans concession d’un grand écrivain
français actuel (non, je ne dirai pas lequel, nananère !) qui puise dans
tout ce qui a bloqué Nicolas ces dernières années, drogue, alcool, luxure,
provocations à répétitions, vantardise (ah, vous commencez à le
reconnaître ?) son inspiration… L’archétype de l’écrivain aussi
insupportable qu’il écrit bien (l’avis n’est pas forcément le mien, je
précise).
Lorsqu’on évoque Salinger, à son sujet, Nicolas est
certes flatté, mais il rétorque qu’il ne partage pas le goût de l’auteur culte
américain pour l’érémitisme, car il a besoin d’observer le monde qui l’entoure
pour pouvoir s’en inspirer, même indirectement, et écrire. « Si je vivais
dans une grotte, j’écrirais sur quoi ? », dit-il.
Plus loin, on évoque encore l’écrivain qui se doit d’être
une éponge. Euh, rien à avoir avec la consommation d’alcool, là, ça dépend de
chacun (et je ne parle pas que de Novézan et de son modèle)… Non, une éponge
qui s’imprègne de ce qui l’entoure, qui se gorge des informations, faits,
idées, qui sont dans l’air du temps, qui marquent les esprits.
Là encore, on peut se demander jusqu’à quel point Tatiana
de Rosnay n’évoque pas sa propre façon d’être écrivain, et de travailler. Avec
tout ce que j’ai évoqué plus tôt dans ce billet, plus l’événement inattendu qui
va marquer la fin de « A l’encre russe » et que tous les lecteurs
devraient reconnaître, on est en effet dans l’exemple parfait d’un livre
inspiré par l’univers dans lequel évolue l’auteur, mais, plus largement, dans
la vie de chacun.
Nicolas, lui, se demande sans doute encore quel genre
d’auteur il est. « L’Enveloppe » est né presque par hasard, a été
édité à la plus grande surprise de son auteur, sur un autre coup de chance, et
son succès a dépassé toutes les espérances du jeune homme. Cependant, lorsqu’il
a voulu attaquer l’écriture d’un deuxième livre, Nicolas s’est heurté à un mur…
Il raconte d’ailleurs dans un chapitre comment il a échoué à relancer la
machine, décrivant les affres d’un auteur en manque d’inspiration et dont
l’esprit est prompt, très prompt au vagabondage…
En fait, Nicolas n’est pas une éponge. Quand Nicolas
Duhamel est devenu Nicolas Kolt, il a perdu contact avec a réalité, avec
« la vraie vie », pour se métamorphoser en une espèce de Gatsby qui
n’a pas choisi Long Island pour traîner son spleen, mais le Gallo Nero et son île toscane. Devenu
héros d’un roman qu’il n’écrit pas, Kolt a envoyé Duhamel aux oubliettes.
Or, l’écrivain, c’est Duhamel, pas Kolt… En changeant de
vie aussi radicalement, en se prenant pour un autre, si vous permettez l’expression,
Nicolas a changé la donne, expulsant l’écrivain de sa vie pour le remplacer par
une espèce de mannequin (dans tous les sens du terme), une enveloppe bien vide,
celle-là…
Lors de son séjour au Gallo
Nero, c’est le constat que fait Nicolas. S’il n’a pas encore conscience à
son arrivée sur l’île de la vanité de Kolt, à la fois ses souvenirs, les
résurgences du passé de Duhamel, l’ambivalence de son propre père, caché sous
une autre identité, mais aussi les petits désagréments venus un peu gâcher son
séjour toscan, vont le renvoyer à sa propre dualité…
Nicolas se souvient qu’il est d’abord Duhamel et que
c’est en réhabilitant son vrai moi, aux détriments de son avatar littéraire, qu’il
parviendra sans doute à sortir de l’ornière. Mais, ça, c’est encore très
théorique… Pour faire renaître Duhamel, il faut un événement rédempteur. Cet
événement, j’en ai dit un mot discret, c’est ce fait reconnaissable par tous,
qui se produit à la fin du roman et en précipite le dénouement.
Nicolas va trouver la matière pour s’illustrer, se
débarrasser du cynisme de Kolt pour retrouver l’humanité de Duhamel, agir enfin
de façon désintéressée et sans arrière-pensée. Avec, à la clé, une rencontre,
brève, dramatique, décisive, le petit truc qui manquait au garçon pour que sa
carrière d’écrivain repartent sur les bons rails…
Le vrai clin d’œil du destin, c’est que tout ce qui va se
passer lors de cette soirée toscane va, en quelque sorte, boucler la boucle
entamée avec le processus créatif de « l’Enveloppe ». La symétrie,
les points communs mais aussi les différences entre les deux situations sautent
aux yeux, même de Nicolas. C’est une perche qui lui est tendue, non seulement
pour redevenir ce qu’il n’était plus, mais aussi pour solder une bonne fois
pour toutes ses comptes avec son passé et enfin affronter, certes par le
truchement de la fiction, mais directement, ses origines russes.
Ainsi rédimé par ses actes courageux, loin de l’apathie
et du cynisme désenchantés de Kolt, Nicolas peut redevenir Duhamel. Mais, il va
aussi faire une autre découverte fondamentale pour la suite de sa carrière
d’écrivain. Etre une éponge, ok, mais cela ne suffit pas encore… Endormi sur de
confortables lauriers, et malgré sa rupture avec Delphine qu’il ne digère pas,
Nicolas avait oublié ce qu’était la souffrance…
Son expérience finale sur l’île, lors de cette soirée
dramatique, va réveiller cela. La rencontre gravée pour longtemps dans son
esprit et la frustration de ne pas avoir pu agir vont aiguillonner cette
souffrance, raviver une culpabilité assoupie… Avec tous les soucis qui ont
émaillé son weekend au gallo Nero, c’est une pelote d’épingles acérées qui
s’est incrustée dans sa tête. Et il ne pourra l’en extirper qu’en crachant son
malaise sur la feuille de papier blanche…
Oui, ce weekend qui se voulait calme, reposant,
régénérateur, va déboucher sur tout autre chose. Un retour brusque aux
affaires, un déclic qui va permettre à Nicolas d’enfin larguer les amarres qui
le retenaient attaché, comme le boulet à la cheville d’un forçat, et
l’empêchaient d’imaginer, de créer, d’écrire…
Et, tout cela, toutes ces petites et grandes choses
vécues au Gallo Nero, tout ce qui a permis à Kolt de redevenir Duhamel, comme
Hyde redevenant Jekyll, tout ce qui va réconcilier Nicolas avec lui-même, le
remettre en phase avec sa véritable personnalité, tout ce qui va refaire de
Nicolas, en un mot comme en cent, un écrivain, c’est ça, la lueur bleue de
Rascar Capac.
Un billet extrêmement complet pour un roman que j'ai eu plaisir à lire.
RépondreSupprimerTatiana est mon auteure française préférée.
La disparition d'Arnaud m'a interpelé car j'ai baigné longtemps dans le milieu de la mer.
Joël et Arnaud ont contribué à faire développer le surf en France (sur la côte Basque).
Et ce n'est pas rien!
J'ai beaucoup aimé ce livre, je trouve la plume de l'auteur fluide et super sympa :)
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