lundi 1 juillet 2013

« Le passé est tenace, il ne veut pas être changé… »

"I shouted out who killed the Kennedy's ?", chantent « les maudits Stones » dans Sympathy for the devil. Double clin d’œil, avec ces quelques mots (et sans « hou-hou ») à notre livre du jour. Le premier, vous leverrez, est évident. Pour le second, il est caché quelque part dans les 935 pages de ce roman-fleuve tant attendu et qui consacre un peu plus son auteur comme un grand auteur de littératures d’imaginaire mais, plus simplement, comme un grand écrivain. Avec « 22/11/63 », publié chez Albin Michel, Stephen King revisite le voyage dans le temps mais nous propose une remarquable chronique de l’Amérique de la fin des années 50 et du début des années 60. Ce passionnant pavé n’est pas juste un roman fantastique (je le classerais plus ainsi qu’en SF), c’est aussi un roman dans lequel Stephen King établit un parallèle assez frappant entre deux sociétés à 50 ans d’écart. L’amour et le suspense sont également présents, ainsi que quelques surprises, destinées aux fans de la première heure de l’auteur.




Jake Epping est professeur d’anglais à Lisbon Falls, dans le Maine. C’est un enseignant compétent, apprécié de ses élèves qui a ses habitudes dans un fast-food que tout le monde évite, car les tarifs y sont si bon marchés que des rumeurs peu ragoûtantes courent sur la qualité, voire la nature, de la viande qui y est servie… Mais Jake est ami de longue date avec le tenancier, Al Templeton, et trouve ses burgers plutôt savoureux.

C’est donc dans cet établissement, installé dans une grande caravane en aluminium, qu’il va régulièrement prendre ses repas. Mais, un soir, alors que Jake, plus que jamais concentré sur son boulot de professeur traîne tard au lycée, il reçoit un appel téléphonique d’Al, justement. Mais Jake ne reconnaît pas son ami, il sent que quelque chose ne va pas.

Une impression qui se confirme quand Jake arrive devant la caravane. Un panneau indique que le fast-food d’Al est fermé, et fermé définitivement, pour cause de maladie. Plus inquiétant, mais aussi plus surprenant, lorsque Al lui ouvre, Jake découvre un homme vieilli, manifestement abîmé par un mal qui le ronge depuis longtemps et devrait l’emporter prochainement.

Or, la veille encore, quand il a servi Jake, Al était en parfaite santé. Etrange impression… Certes, mais ce n’est rien à côté du récit incroyable que le cuistot va faire au professeur, médusé. Si Al a ainsi vieilli et dépéri en si peu de temps, c’est parce qu’en fait, il a été absent plusieurs années… Difficile à concevoir quand on a vu l’homme pas plus tard que la veille…

Al emmène alors Jake au fond de sa réserve et lui montre un endroit qui va changer la vie de Jake, et sans doute pas seulement la sienne. En faisant quelques pas dans ce lieu clos…voilà qu’on se retrouve à l’extérieur ! Au même endroit, mais pas… à la même époque ! Quelques pas et, au revoir 2011, bonjour septembre 1958 !

Jake n’en croit pas ses yeux, mais, un petit tour dans cet autre monde, en tout cas, ce monde d’il y a plus de 50 ans, et le voilà convaincu de ce phénomène inexplicable… Mais, il ne s’aventure pas loin, juste le temps de boire un verre dans un bar voisin, et il retourne dans son époque, par le même escalier invisible…

De ce côté-ci, seulement 2 minutes ont passé, quand, de l’autre, il est resté bien plus longtemps… Sidérant ! C’est donc lors d’un séjour dans le passé que Al est tombé malade et qu’on lui a diagnostiqué un cancer trop avancé pour même pouvoir le guérir avec nos moyens actuels. Al n’est rentré, cette fois, que pour mourir et partager sa découverte avec son ami Jake.

Oh, pas par désintéressement ou pour épater son monde, non, il a une idée derrière la tête. Jake est celui qu’il considère comme son seul ami ici-bas. Et, avant de mourir, ce qui ne tardera plus, il a une requête à lui faire. Une requête que Jake va entendre avec ébahissement, mais comment refuser à un mort sa dernière volonté ?

Ce que désire plus que tout Al, est à la fois très simple et terriblement compliqué : sauver JFK, assassiné à Dallas le 22 novembre 1963 par Lee Harvey Oswald. Al en est sûr et certain, si Kennedy échappe à ce meurtre, alors, c’est la face du monde qui en sera changée, changée dans un sens très positif, jusqu’à notre époque actuelle, plus sûre, prospère et heureuse…

Sauver Kennedy, rien que ça ! Mazette ! Même mourant, Al ne manque pas d’air ! Et Jake est tout sauf un aventurier, un héros… Alors, pourquoi accepter ? Par amitié, oui, certainement… Mais aussi parce que Jake entrevoit là un moyen de modifier une autre injustice qui l’a récemment ému aux larmes, lui qui ne pleure jamais.

Harry, un des concierges du lycée, suit des cours de soutien pour adultes. Dans une rédaction, il a raconté le drame qui a bouleversé sa vie, lorsque son père, pris de boisson, a tué une partie de sa famille, l’a sérieusement blessé lui-même, gâchant dès le départ sa jeune existence. Harry a su si bien, avec ses mots maladroits, raconter ces événements, que Jake en a été touché au plus profond de son être. Et ces faits eurent lieu… dans le Maine à la fin des années 50…

Si sauver Kennedy peut changer la face du monde, empêcher le père de Harry d’agir pourrait changer la vie de cette famille, voilà le raisonnement… Et, s’il accomplit cette tâche a priori moins herculéenne, il pourra en mesurer les conséquences, juste en revenant à son époque… Ainsi, il sera plus facile, enfin, moins difficile, de décider s’il ira tenter de sauver John Fitzgerald Kennedy.

Jake va donc expérimenter la vie dans le passé. Pour survivre, un peu d’argent, mis de côté par Al pour ses propres voyages. Apparemment, à chaque fois que l’on quitte 2011, on annule ce qui a été fait lors du précédent voyage. Le pécule se reconstitue donc automatiquement quand on retraverse d’une époque à l’autre… et puis, si vraiment, on a besoin de liquidités, rien de plus facile de se renflouer quand on peut parier sur des résultats sportifs qu’on connaît déjà !!

Autre précision d’importance, puisque chaque trajet annule le précédent, on repart au même point : sur un terrain vague, là où se tient la caravane d’Al de nos jours, et toujours en septembre 1958. Autant dire que si Jake accepte de relever le défi d’Al, il lui faudra vivre 5 ans dans le passé, qui n’équivalent certes qu’à quelques minutes dans notre époque, mais pas pour son corps, qui lui vieillira du temps passé de l’autre côté du miroir.

Jake Epping, rebaptisé George Amberson, va donc se lancer dans une folle aventure : d’abord, intervenir à Derry, dans le Maine, pour empêcher que le pire ne frappe la famille de Harry, puis, si tout se passe comme prévu, gagner le sud des Etats-Unis, retrouver la trace de Lee Harvey Oswald et attendre le moment propice pour l’empêcher, coûte que coûte, d’accomplir sa sinistre besogne.

Vous imaginez bien que tout ne se passera pas aussi simplement que lorsqu’on expose le projet en quelques lignes, comme je viens de le faire. Car le chemin du passé est semé d’embûches, que ce que veut accomplir Jake, que ce soit les actes eux-mêmes ou les méthodes pour y parvenir, sont de nature à le changer profondément.

Et puis, parce que chaque acte qu’il va accomplir dans « le Territoire d’Antan », comme il va l’appeler bientôt, va provoquer des réactions en chaîne, comme n’importe quelle relation humaine dans un cadre normal. Des amitiés vont se lier, des rencontres importantes vont se faire, l’amour pourrait aussi être au rendez-vous, sans oublier, parce qu’il en est ainsi de notre humanité, à n’importe quelle époque, des ennemis, sans scrupule et dangereux.

Bien sûr, je ne vais pas trop vous parler des faits qui se déroulent lors de ce voyage dans le temps si particulier. Vous l’aurez aussi compris, « 22/11/63 » n’est pas une uchronie tout à fait comme les autres, puisque la divergence historique n’est pas le point de départ de l’histoire, mais bien le but à atteindre.

Pourtant, il me faut vous parler de certains éléments importants, sans entrer dans les grandes lignes du récit. D’abord, King multiplie les références à certains de ses autres romans. Ainsi, on voit passer régulièrement une Plymouth Fury, sans qu’on sache si son propriétaire lui a donné le doux prénom de Christine, mais qui n’est jamais annonciatrice de bonnes nouvelles.

De même, avant de quitter le Maine pour la Floride, puis le Texas, George Amberson s’octroie quelques jours de repos dans un cabanon au bord d’un lac, en pleine forêt, on s’attendrait presque à y croiser Jessie, avant qu’elle ne se retrouve menottée à un lit dans un des cabanons voisins. Mais, c’est sans doute une illusion…

En revanche, ce qui est loin d’en être une, c’est le choix délibéré de Derry, ville créée par King, sans doute sur le modèle de Bangor, une des principales villes du Maine, là où plusieurs de ses romans se sont déjà tenus, partiellement ou en totalité. Oh, je commence à voir frétiller quelques fans assidus, qui réagissent à deux choses… Derry, d’abord, et fin des années 50, ensuite…

Non, vous ne vous trompez pas, King nous replonge dans «Ca », un de ses romans les plus célèbres, en mettant en scène une grande partie de ses personnages, à commencer par les membres du Club des Ratés, par encore remis des drames qui se sont déroulés dans la ville peu de temps avant, et qui sont déjà persuadés que le Mal règne sur Derry…

Plus tard, ce sera le Texas, avec une vie qui se met en place pour George Amberson. Une double vie, devrais-je dire, une tout à fait normale, si tant est qu’on puisse qualifier ainsi ce que vit Jake/George à 50 ans de chez lui, et une autre entièrement dédiée à suivre la pistes, presque pas à pas, de Oswald et de sa famille (sa mère, autoritaire et envahissante, son frère, mais aussi son épouse, Marina, rencontrée lorsque Oswald s’est exilé en U.R.S.S., et avec qui il a eu une fille, June).

C’est le récit, quasiment sous forme de roman d’espionnage, que nous offre King, entremêlant son récit fictif et ce que l’on sait de la vie de l’assassin de Kennedy, créant un suspense à plusieurs entrées tout à fait épatant et prenant jusqu’au bout. Avant que Jake/George ne doive affronter le pire ennemi qu’il se sera fait dans le courant de cette aventure : le passé lui-même !

C’est, pour moi, l’immense trouvaille de King, faire du passé une véritable créature agissante, n’acceptant pas qu’on vienne empiéter sur son domaine. Cela prend différentes formes, ce n’est pas forcément aussi net et évident qu’une créature plus traditionnelle, dont les actes sautent aux yeux, mais c’est là encore remarquablement fait, à petites touches par instant, puis, à des moments critiques, de façon beaucoup plus évidente.

Oui, comme le dit le titre de ce billet, phrase empruntée à George Amberson, lorsqu’il réalise que tout n’est pas si simple, dans ce passé, et que le traditionnel paradoxe temporel, que je résumerai en disant que c’est à la fin de l’histoire que l’on mesurera les conséquences des actes accomplis, se manifeste quasiment tout le temps, ce que je résumerai par cet adage, pourtant éculé, qui veut que l’histoire bégaye…

« 22/11/1963 » est un roman qui demande au lecteur qu’il soit particulièrement attentif, car rien de ce qui s’y produit n’est anodin, bien au contraire. Le futur est inscrit dans le passé, certains événements sont amenés à se reproduire, comme des espèces d’étranges prémonitions tout ce qu’il y a de plus réelle.

Or, là encore, le choix de King d’élaborer un passé mouvant, vivant, agissant, me paraît être non seulement réfléchi, mais porteur de tout le message du livre. Car, l’assassinat de Kennedy, s’il est au cœur du roman, n’en est paradoxalement pas le sujet principal. King, avec ce retour un demi-siècle en arrière dresse une chronique acerbe de cette époque, qui résonne à nos oreilles contemporaines comme un étonnant (et pas très rassurant) parallèle… Derrière le voyage temporel, se cache une critique féroce de l’Amérique d’aujourd’hui.

Etonnamment, le roman commence par une drôle d’impression de « c’était mieux avant ». Jake, né à la fin des années 70, découvre ce monde de la fin des années 50 qui ressemble à une image d’Epinal, un pays heureux, sans problème apparent, de la nourriture de qualité à des coûts très bas, une essence qui ne coûte rien et qu’on consomme sans penser « gaspillage », « pénurie » ou « pollution »… Bref, une qualité de vie qui semble absolument incomparable.

Mais, en grattant le vernis, apparaît un racisme endémique dans une Amérique encore largement ségrégationniste et dans laquelle on ne parle pas encore de droits civiques, pas plus qu’on imagine les choses changer avant longtemps. On est après le Maccarthysme, c’est vrai, mais la peur du communisme est très forte et l’angoisse d’une possible guerre nucléaire commence à monter… La menace, à tort ou à raison, pèse sur les esprits de la population, qui se demande si elle ne risque pas de finir vitrifiée sous les bombes soviétiques dans les prochains mois…

Tout cela s’accompagne d’un certain repli, politique, moral et religieux. Ce n’est pas si évident dans la partie du livre se déroulant à Derry et même dans les débuts de la partie texane. Il y a un côté « Happy Days » dans ces moments qui est assez savoureuse. Mais, après l’élection de Kennedy, on sent la crispation. Sur le plan moral, le mode de vie de George, et en particulier sa liaison avec une jeune femme divorcée, Sadie, fait jaser et l’on parle d’amoralité, de menace pour la morale des élèves du lycée où George travaille…

Sur le plan politique, et là, on sort de la fiction, la politique étrangère de JFK, la façon dont il a désamorcé la crise des missiles de Cuba et sa volonté de pacification affichée ne font pas que des heureux et un courant conservateur très dur se développe, courant qui, on peut le croire, aurait pu triompher en 1964 lors des élections présidentielles.

Un courant ultra-conservateur, qualifié même d’extrême-droite, dans le texte français, qui s’incarne dans la personne d’un général, Edwin Walker, va-t’en-guerre qui n’est pas sans rappeler le Docteur Folamour. Celui-ci n’hésite pas à faire ouvertement campagne pour une intervention militaire à Cuba et une lutte par tous les moyens contre le communisme, toujours et partout. Un général aux idées bien arrêtées concernant la suprématie blanche et l’impossibilité d’une société multiculturelle en Amérique… Bref, un discours radical qui poussera Oswald, quelques mois avant Dallas, à essayer de tuer ce général.

Enfin, dernier point, quand Walker s’adresse aux Américains à la télévision, il le fait dans le programme d’une espèce de télé-évangéliste habité, enfin surtout par l’idée de remplir son compte en banque, aux côtés duquel il n’hésite pas à qualifier son programme politique, celui que je viens d’évoquer, de « croisière chrétienne »…

Pas besoin d’en rajouter, je pense. Les paragraphes que je viens d’aligner parlent d’eux-mêmes et rappellent, par beaucoup d’aspects, la radicalisation actuelle de la politique américaine. D’ailleurs, outre le fait que Kennedy, comme Obama, était démocrate, les deux ont vu leur élection qualifiée d’historique (JFK était le premier président américain à être catholique), mais faire aussi grincer bien des dents…

C’est ainsi qu’au fil des pages, alors que le drame annoncé se rapproche à grands pas, on mesure à quel point les premières impressions ressenties à la lecture de « 22/11/11963 » étaient fausses : non, la période 58-63 que nous raconte King n’était pas idyllique, pas autant qu’on ne pourrait le croire, et non, elle n’est pas si éloignée de notre époque, bien au contraire… De là à se demander comment auraient évolué les choses si JFK était allé au bout de son mandat, voire d’un second… Mais, je m’égare, je m’arrête là…

Dernier point à aborder, l’avant-Dallas. Bien sûr, comment écrire un roman sur l’assassinat de Kennedy, même lorsqu’on en fait un sujet d’uchronie, sans avoir un avis sur le pourquoi et le comment. On le sait, le sujet est propice à toutes les théories du complot possibles, alors que la commission Warren a officiellement conclu à l’acte d’un tireur isolé, Lee Harvey Oswald.

Dans sa postface, King insiste sur le travail documentaire qu’il a effectué, adossant sa fiction sur les faits tels qu’on les connaît, que ce soit à propos de la vie d’Oswald, comme sur les événements du 22 novembre 1963. Rappelons que Oswald n’a jamais expliqué son geste, puisqu’il a lui-même été tué quelques jours après, sans avoir rien dit lors des interrogatoires qui ont pu avoir lieu.

King a son avis (amusant, d’ailleurs, de voir qu’il diffère de celui de son épouse, Tabitha) mais, s’il le donne après la conclusion du roman, il ne veut pas que le livre soit lu ainsi. Là encore, parce que si message il y a dans le roman, ce n’est pas sur ce sujet précisément. Mais, cette manière de neutralité n’empêche pas King de dresser un long portrait de Lee Harvey Oswald, bien plus proche du pauvre type embarqué dans une folie qui le dépasse, plus que celle du porte-parole d’une cause ou d’une idéologie.

Un portrait passionnant dans lequel Oswald montre les meilleurs et les pires aspects de sa personnalité, jusqu’à laisser entrevoir un orgueil démesuré, mais aussi un engagement idéologique sincère, celui d’un ancien marine exilé en Union Soviétique par conviction, au point de vouloir se faire déchoir de sa nationalité américaine, revenant finalement au pays après avoir été déçu par les dérives du régime soviétique, et ne jurant plus que par Cuba, paradis communiste idéal.

En revanche, la mise en scène de cette matinée décisive est époustouflante, une incroyable tension où Jake/George doit se démener, mais c’est le lecteur qui transpire et se ronge les ongles !

D’autant que le suspense monte plusieurs semaines avant le jour J, déjà, grâce à un habile stratagème narratif que je vais vous laisser découvrir, où la lutte contre les soubresauts du passé atteint son paroxysme, les obstacles les plus durs à franchir, ceux qui laissent le plus de traces, se dressant soudain sur son chemin.

Je pense avoir fait le tour des thématiques que je voulais aborder sur ce King, un très grand cru, à n’en pas douter, même si le mélange des genres et le côté chronique pourra surprendre certains lecteurs. Moi, je me suis laissé porter par l’imagination de King, de nouveau débordante, pleine de vivacité et de trouvailles étonnantes.

Je ne peux évidemment pas vous parler de la fin du livre, formidable, là encore preuve de l’intelligence qui sous-tend tout ce livre. Elle est parfaitement en phase avec tout ce qui précède, sorte de round final dans l’affrontement de la petite et de la grande Histoire, autrement dit, les événements du quotidien contre ceux qui marquent les esprits et entrent dans les livres, et pas forcément des romans.

A la fois, la créativité déployée pour nous raconter ce qui se passe après le 22 novembre 1963, mais aussi les dilemmes posés aux personnages, et en particulier Jake Epping, tout cela est en tous points remarquable et on ne peut que se mettre à la place de cet homme, encore il y a peu anonyme et sans histoire, qui, par la magie du voyage dans le temps, va se forger un destin, un destin dont il a en mains les commandes, chose si rare dans nos existences. Quel choix fera-t-il alors ?

Réponse dans 935 pages !

Un dernier mot, si, si, cette fois, c’est vraiment le dernier, promis ! Le thème du voyage dans le temps n’est pas neuf, King ne l’a pas inventé. On pense à H.G. Wells, évidemment, et à sa machine à remonter le temps, roman que j’ai dévoré adolescent. On pense, au cinéma, à a saga « Retour vers le futur », ou, très récemment, au roman jeunesse d’Anne Fakhouri, « l’horloge du temps perdus », publié au printemps à l’Atalante…

Chacun d’entre vous a sans doute une référence propre qui lui vient à l‘esprit, mais, à tout seigneur, tout honneur, je laisse la parole à Stephen King lui-même en guise de conclusion : « avant de terminer, je tiens à remercier encore une personne : le regretté Jack Finney, qui était l’un des grands conteurs et écrivains de fantastique de l’Amérique. Outre L’invasion des profanateurs, il a écrit le voyage de Simon Morley, qui, de l’humble avis de l’écrivain que je suis est LE grand récit de voyage dans le temps… »

Si ça, ce n’est pas un conseil de lecture avisé ! A bon entendeur, salut !


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