mercredi 14 août 2013

"La guerre a été très romantique..."

Décidément, je suis dans une période à lire des romans publiés il y a quelques décennies et récemment remis au goût du jour... En voici un nouvel exemple, avec un roman initialement publié en 1984, puis chez nous en 2008, 6 ans après la mort de son auteur et une nouvelle fois réédité ce printemps. Bizarrement, vous n'aurez pas la jolie couverture 2013, je ne la trouve pas sur internet, figurez-vous... Pour le reste, nous allons voyager dans une Angleterre qui rappellera aussi bien celle d'Agatha Christie (sans les enquêtes) ou d'Enyd Blyton (mais avec quelques années de plus pour les personnages). Ensuite... Eh bien, ensuite, avec la guerre, il va se passer bien des choses, dont les conséquences perdureront longtemps, marquant leur vie durant les personnages qui y auront été confrontés. Le tout, raconté avec un flegme so british, une légère ironie qui flotte de page en page et un sacré mauvais esprit sorti tout droit du cerveau d'une vieille dame indigne devenue écrivain à... 70 ans ! Venez, accompagnez-moi et asseyons-nous quelques instants pour partager un thé et des scones sur "la Pelouse de camomille", de Mary Wesley (en grand format aux éditions Héloïse d'Ormesson et en poche, chez J'ai Lu).





Comme chaque été, Helena Cuthbertson et son mari Richard s'apprêtent à accueillir leurs neveux et nièces pour quelques vacances au grand air de Cornouailles, à deux pas de ces falaises somptueuses qui font la réputation de cette région. Pour le couple, c'est une façon idéale d'oublier qu'ils n'ont pu eux-mêmes avoir d'enfants et permettre à ces jeunes gens, désormais presque adulte, de pérenniser une tradition à laquelle ils sont attachés.

Pourtant, Helena n'a rien d'une tata gâteau, si vous me permettez l'expression. Raide comme la justice, pas franchement expansive ni affectueuse, elle a ce côté vieille Angleterre qui aurait de quoi rebuter au premier abord. Disons-le tout net, on se demande si elle porte une quelconque affection à ses neveux et nièces... Quant à Richard, le second époux d'Helena (le premier n'est pas rentré de la première Guerre Mondiale), il a pour principale préoccupation cette jambe perdue lors du même conflit qui l'embête et à laquelle il attribue tous ses maux...

Mais les jeunes gens attendus, heureusement, ne se posent pas ce genre de considération, ils sont juste ravis de se retrouver, autour de la pelouse de camomille qui orne le jardin de la maison de Cuthbertson jusqu'aux falaises. Très vite, ils retrouveront leurs marques, leurs habitudes et les rires qui vont avec, contents de se retrouver dans ce havre de paix où l'on peut oublier les vicissitudes du quotidien et se détendre au grand air.

Alors, qui sont ces jeunes gens ? Il y a là la fille unique du frère aîné de Richard, Calypso, belle comme le jour ; Polly et Walter sont les enfants du frère cadet de Richard, un chirurgien à la carrière en plein essor, et Oliver, le fils unique de Sarah, la soeur aînée de Helena. un garçon aux idées déjà bien affirmées, puisque, à la consternation générale d'une famille plutôt conservatrice, il est parti combattre en Espagne aux côtés des Brigades Internationales.

Voilà pour le noyau principal, mais il ne faudrait pas oublier Sophy. Elle a à peine 10 ans quand commence le roman. Elle vit à demeure chez les Cuthbertson. La gamine, dont personne n'a jamais su qui était le père, était la fille de la demi-soeur de Richard. Après la mort de celle-ci, Helena et Richard ont recueilli l'enfant, mais là encore, on peut sérieusement se demander pourquoi, tant Helena semble ne pas l'aimer et Richard, se montrer indifférent...

Enfin, derniers personnages importants dans ce roman choral : David et Paul, frères jumeaux, fils des Floyer, dont le père est le pasteur local. Les Floyer accueillent chez eux des réfugiés allemands et autrichiens qui ont dû quitter leur pays à cause de la montée du nazisme. Parmi eux, les Erstweiler, Monika et Max, des juifs autrichiens. Lui est un musicien en vue, un excellent enseignant et concertiste.

Voilà notre petit monde au complet, tel qu'on va le suivre tout au long du livre. Mais, revenons à cet été-là. Les jeunes gens, ravis de se retrouver entre eux, apportent une joie pourtant nuancée par la situation internationale inquiétante. Les rumeurs de guerre avec l'Allemagne se font croissantes et l'avenir s'assombrit d'heure en heure... Pourtant, il est encore temps de s'amuser et si Oliver est rentré bien sombre et préoccupé de sa campagne espagnole, il va vite retrouver son rôle de meneur...

C'est donc tout à fait logiquement qu'il propose aux autres d'organiser une année encore un de leurs jeux fétiches : le Parcours de l'Epouvante. Tout un programme, non ? L'idée est on ne peut plus simple : faire, en courant et de nuit, le plus rapidement possible le chemin qui serpente au sommet des falaises, avec arrivée devant la pelouse de camomille... On est au bord du précipice, on risque (raisonnablement) la chute, on se fait une bonne frayeur et on fait monter les pulsations cardiaques et le taux d'adrénaline !

En plus, cet été, pour la première fois, Sophy pourra elle aussi participer, une grande première ! Alors, dans cette soirée douce et agréable, encore épargnée par les bruits de bottes et les bombardements à venir, chaque membre de cette bande de jeunes va s'élancer et jouer à ce jeu avec l'envie de l'emporter. Tous le savent, jeunes comme aînés, qui seront le public de cette course pas comme les autres, même s'ils ne veulent pas l'avouer, mais ce Parcours de l'Epouvante sera le dernier...

Quelques jours plus tard, en ce bel été 39, la guerre éclate et l'Angleterre, malgré les accords de Munich, entre en guerre contre l'Allemagne nazie... On s'attend désormais à des représailles terribles, les beaux jours, les vacances, tout cela appartient désormais au passé. Quant à l'avenir, difficile de savoir ce qu'il réserve, et encore moins combien de temps durera ce conflit...

Tandis que les Cuthbertson s'inquiète de la situation exposée de leur région à de possibles bombardements, les Erstweiler sont internés du fait de leur nationalité. Il va falloir que Richard se démène et fasse jouer quelques relations au bras long pour obtenir leur retour dans le village de Cornouailles... Quant aux enfants, eux aussi, les événements vont faire basculer leur destin...

Les garçons, comme un seul homme, vont tous s'engager : Oliver dans l'infanterie, Walter dans la marine, les jumeaux, dans l'aviation. Oh, que Richard les envies, lui qui aimerait tant repartir au combat ! Mais sa jambe, vous comprenez, cette satanée jambe l'en empêche... Sophy, elle, est envoyée au pensionnat, pour y être plus en sécurité, dit-on. Les filles, elles, vont se montrer très pragmatique : Polly, d'emblée, décide de chercher un emploi dans l'administration afin de participer à sa manière à la guerre ; Calypso, de son côté, entend réaliser son rêve le plus profond, ce rêve à cause duquel elle a toujours repoussé les avances d'Oliver tout en lui promettant qu'un jour, ils coucheraient ensemble : épouser un homme riche...

L'homme en question s'appelle Hector, c'est un ami du père de Calypso qui a le même âge que lui, une grosse fortune et une avantageuse situation de parlementaire... Un rêve pour le jeune femme qui va convoler sans état d'âme, tout à fait consciente qu'elle ne fait pas là un mariage d'amour, mais bien une union parfaitement intéressée (ce dont Hector, qui veut avant tout donner un héritier à sa vieille famille écossaise, a également conscience).

Mais, ce que la guerre va provoquer au coeur de ce groupe de personne est totalement inattendu : paradoxalement, l'entrée en guerre va ouvrir pour tous (à part peut-être Olivier, rongé par une certaine misanthropie, son amour impossible pour Calypso et une jalousie maladive) une sorte de parenthèse enchantée... Je sais que l'expression pourra vous surprendre, mais la guerre va faire sauter le carcan social si strict que se devaient de respecter cette famille bien comme il faut, et tous vont se lâcher complètement...

Calypso, à peine mariée, profitant de l'emploi du temps surchargé de son époux (qui en fait sans doute autant, rassurez-vous), va multiplier les liaisons, sans jamais se soucier de sentiments. Polly, la plus discrète, va elle aussi connaître l'amour, mais ce n'est que tardivement que l'on découvrira les raisons de sa discrétion ; même la rigide Helena va connaître une embellie incroyable, vivant une liaison épanouissante avec Max Erstweiler, tandis que Richard et Monika, délaissés, vont également se rapprocher...

Walter et les jumeaux, eux aussi, entre deux missions, auront une vie sentimentale bien remplie, seul Oliver, aigri, désabusé par la guerre dont il connaissait déjà le sale visage, jaloux et meurtri au plus profond de son coeur ne participera pas à cette folie amoureuse, courant après Calypso, désespérément... Et peut-être aurait_il mieux valu qu'il ne cessât jamais de courir...

Bref, tandis que l'Angleterre connaît le terrible Blitz et que le monde sombre dans le chaos, le feu et le sang, c'est un étrange roman pas tout à fait à l'eau de rose que nous raconte Mary Wesley. Car, si cette dimension amoureuse et sexuelle est bel et bien au coeur du livre, ce n'est pas la seule trame de cette histoire. Ce qu'on observe, c'est la sensible, bien que subtile, évolution du caractère des différents personnages.

On se rend également compte que ce dernier été au sommet des falaises, près de la pelouse de camomille, a été un moment de grâce, un ultime éclat de la jeunesse avant l'entrée de l'âge adulte, presque un rite de passage. Un moment qui les a tous changé, jeunes comme adultes, sans oublier Sophy, la benjamine du groupe. On se rend encore mieux compte de tout cela que, bientôt, apparaissent certaines scènes se déroulant longtemps après la guerre...

En fait, 45 ans après cet été 1939, non, ne sortez pas vos calculettes, cela nous emmène en 1984, année de publication du roman de Mary Welsey, 72 ans à l'époque. Bien sûr, les personnages de l'époque ont pris de l'âge, pour ceux qui ont survécu, de la bouteille, aussi, dans tous les, sens du terme, pour certains d'entre eux... Mais, on devine également que, si on les retrouve, accompagnés par les membres de cette tribu appartenant à la génération suivante, c'est qu'il va se passer quelque chose...

Peut-être la dernière occasion de se retrouver en Cornouailles, autour de la pelouse de camomille, et de revivre ainsi ces souvenirs bien lointains... Tous ont changé au point que cet été 39, idéalisé lorsqu'on lit les premiers chapitres du roman, semble avoir appartenu à un autre monde, à d'autres vies. Vraiment, on sent cette rupture entre ces jours heureux et l'espèce de frénésie qui a suivi. Comme si l'insouciance avait laissé la place aux responsabilités avec l'entrée en guerre, comme si cette période de responsabilité ne s'était jamais refermée...

Pour la parenthèse enchantée, en revanche, la fermeture a bien eu lieu... Après l'explosion sentimentale consécutive à cette période de guerre, les choses ont semblé rentrer dans l'ordre, chacun paraissant avoir trouvé chaussure à son pied, même Calypso, qui a appris à aimer, enfin... Chacun a alors pu construire une vie plus classique, mais tellement différente des existences compassées et couleur sépia d'avant 1939...

Seuls Oliver, toujours lui, et Sophy, croit-on comprendre, n'ont pas forcément eu cette chance... Pourtant, le rassemblement de 1984, outre les absences des chers disparus, parfois dès la guerre, parfois dans les décennies qui suivirent, n'aura rien, mais alors rien à voir du tout avec celui de 1939. Le charme est passé, envolé dans les vents de Cornouailles... L'âge mûr des uns et des autres s'accommode sans doute mal de ces réunions de famille... Mais surtout, je crois qu'il manque quelque chose d'essentiel entre les deux époques...

En effet, alors que je viens de vous donner sans doute l'impression que "la pelouse de camomille", de Mary Wesley, était une espèce de descendant littéraire des "Liaisons dangereuses" en pleine deuxième guerre mondiale, je dois dire que ce serait négliger un aspect fondamental qui, à mes yeux, explique bien des choses... Et cet aspect, c'est : la peur.

Quand je termine un livre, souvent, je me dis, zut, si j'avais su, j'aurais essayé de compter combien de fois un mot apparaît dans le cours de l'histoire, parce qu'on comprendra mieux son importance ainsi. Le hic, c'est qu'on tient forcément ce raisonnement une fois la lecture avancée et donc, il faudrait revenir en arrière, ce que je ne fais jamais, bien sûr... Mais, il existe un mot commode dans notre jolie langue pour résumer ce décompte impossible : beaucoup.

Alors, combien de fois trouve-t-on le mot "peur", dans "la pelouse de camomille" ? Le nombre exact, je ne sais pas, mais beaucoup. Eh oui, l'autre thématique forte de ce roman, c'est la peur, panique, irrépressible, envahissante, brutale, invisible... Elle va accompagner tous nos personnages au long de ces années de guerre, celle d'être tué au combat pour les uns, de périr dans un bombardement pour les autres, de faire partie de ces victimes de la folie humaine...

Cette peur, elle s'installe dès la fin de cet été 39, quand les jeux autour de la pelouse de camomille sont interrompus soudainement par l'annonce de l'entrée en guerre de l'Angleterre, et elle ne les quittera plus jusqu'à son terme. Une vraie épée de Damoclès pend au-dessus d'eux, le drame redouté, l'annonce qui terrasse, l'angoisse qui devient une ineffaçable réalité...

Comment peuvent-ils alors lutter contre cette effroyable peur ? Eh, bien, en la conjurant et leur exorcisme a un nom très simple : l'amour. En aimant ainsi, follement, déraisonnablement, en trompant ou en dissimulant des amours choquantes pour la stricte morale, tous vont se créer des armures, comme s'ils parvenaient à se soustraire au monde qui les entoure et à ses dangers. Ca ne marche pas forcément, la réalité sais se montrer plus forte et remettre à ces doux rêveurs les pieds sur terre, avec une brutalité immonde. Sans oublier que, lorsqu'on brise une union, lorsqu'on tombe amoureux d'un ou d'une autre, on engendre de la douleur chez celui qu'on délaisse...

Alors, oui, dans "la pelouse de camomille", on s'aime, on se désire, plutôt, car le sentiment n'est pas forcément une priorité, un ciment, un partage... On se défoule, on évacue ses peurs les plus intimes dans ces actes de chair, ces liaisons qui feraient, en tout autre temps, jaser mais qui, ici, sont le cadet des soucis de tous ceux qui pourraient avoir à y redire... Et l'on se rend surtout compte que le véritable Parcours de l'Epouvante, ce n'est pas la corniche au sommet des falaises de Cornouailles, non, c'est la vie, avec tous ses aléas... Eux ont vaincu le parcours originel à la course, même s'ils ont peur, et quelle peur !, ils ont donc l'expérience aussi pour franchir ces obstacles... Mais cela ne reste pas sans risque, ni épreuve.

Lorsque l'on retrouve les personnages, 45 ans après le début du roman, la peur a disparu. Ou plutôt, si peur il y a encore, c'est celle de la mort, naturelle, celle-là, attendue, inexorable, qui approche et pas la Grande Faucheuse qui se gave d'âmes en temps de guerre. Quelque chose de bien moins exaltant, bien plus ordinaire, bien moins propice à cette folie qui les a pris entre l'été 1939 et l'automne 1940.

A tel point qu'on se rend compte que, lorsque ce que j'ai appelé "la parenthèse enchantée" s'est refermé, elle a exclu les générations suivantes, dont certains des membres sont parfois nés pendant la guerre. En clair, les enfants des protagonistes qu'on découvre dans les scènes se déroulant en 1984, ont retrouvé ce côté guindé, très british, avec le parapluie dans le... enfin, vous voyez, quoi...

Leurs aînés et leurs frasques, surtout, leur paraissent tellement éloignés de ce qu'ils sont, de leurs vies pépères, sans aspérité, sans doute sans passion ni relief... Et sans peur, là encore, j'y reviens, j'insiste. Dans ces quelques heures pendant lesquels on les découvre, ces jeunes gens (qui ont la trentaine minimum) vont en apprendre des vertes et des pas mûres sur leurs parents et on les sent presque gênés !

C'est en cela que j'ai parlé d'ironie. J'avais employé ce mot par ailleurs (en quelques lignes, oui, je sais aussi me contenter de quelques lignes, mais vous n'êtes pas prêts de me voir sur Twitter, là, c'est vraiment trop court) et une lectrice, qui se reconnaîtra, surtout qu'elle n'a pas l'habitude que nous lisions les mêmes romans, m'a dit : tu trouves ? De l'ironie, vraiment ?

Oui, de l'ironie. Là encore, labellisée Made in England, avec ce côté pince-sans-rire qu'on apprécie tant chez nos voisins d'outre-Manche. Mary Wesley, espèce de Miss Marple romancière, dézingue avec délectation (et sans doute le petit doigt en l'air [oui, j'ai eu des réductions à la foire aux clichés, alors je les place]) les stéréotypes attachés à la société dans laquelle elle a vécu. Règlements de comptes ? Ca, je ne saurais le dire, je ne suis pas assez documenté sur la biographie de Mary Wesley, mais sans doute y a-t-il au moins une volonté de gentiment railler ces carcans sociaux tenaces.

Pour moi, il y a 3 exemples parfaits de cela dans le roman : Helena, qui porte des corsets, est taciturne, sent presque le renfermé au début du livre, pardon pour l'expression, et qui, d'un coup, va se libérer de tout cela et enfin VIVRE ! Ensuite, Calypso, la grande dame, celle qui a toujours aspiré, et par tous les moyens, à la position sociale la plus haute possible, idem pour le compte en banque, et qui, une fois arrivée, se lance à corps perdu dans l'adultère, devenant quasiment la caricature d'un personnage de vaudeville, mais aussi l'illustration parfaite que l'argent ne fait pas le bonheur ; Polly, enfin, toujours décrite comme la plus sage, discrète au point qu'on se demande si elle a une vie sentimentale et qui se révèle avoir eu la liaison la plus étonnante, extraordinaire du lot...

C'est cette alliance du côté un peu désuet qu'on peut trouver à cette histoire et de sa dimension pas franchement politiquement correcte que j'ai énormément appréciée dans "la pelouse de camomille". C'est le récit d'une période, d'un instant fugace qui disparaît aussi vite qu'il a commencé, au point qu'on se demande vraiment s'il a existé. Mais les souvenirs que tout cela laisse sont indélébiles et relèvent du domaine de l'intime. Ce ne sont pas forcément ceux qu'on partage facilement...

"La pelouse de camomille" est peut-être ce que certains appelleront un roman léger, ce qui n'a rien de péjoratif, en l'occurrence, mais ce n'est certainement pas un roman manquant de profondeur. Il faut aussi que le lecteur fasse l'effort de chercher cette profondeur derrière la légèreté, et l'on voit alors s'ouvrir un roman plein de nostalgie, de mélancolie, un roman en forme de madeleine de Proust dans lequel le thé serait plutôt une tisane à la camomille.


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