mardi 6 août 2013

« Vous verrez, ce régime est bon pour vous et bientôt vous ne penserez même plus au passé ».

Voici un roman difficile à classer, à la fois thriller, roman de politique fiction et d’anticipation, quasiment construit comme une fable, et dont je vais vous parler malgré un certain nombre d’imperfections. En effet, je trouve que son sujet, la pertinence à mes yeux du propos et le plaisir que j’ai pris à le lire en dépit de quelques frustrations (en terme de narration, souvent un peu précipitée) méritent qu’on s’y attarde. Et puis, si l’auteur de ce roman se cache derrière un pseudonyme fameux et si on ne sait absolument rien de lui, le livre est publié par une toute petite maison d’éditions bretonne ; cela vaudra donc pour encouragement. On dit parfois que l’histoire bégaye, voici un bégaiement figé par l’horreur, car dans ce roman, la France devient… « le Quatrième Reich » ! C’est le titre de ce livre, signé par un mystérieux Docteur Watson, chez Coëtquen Editions, maison que je découvre…





Jecky Kerlan est un tout jeune officier de police, sorti major de sa promotion à Cannes-Ecluse. Pour sa première affectation comme lieutenant, ce Chti pur sucre demande d’intégrer les services du renseignement intérieur. Son meilleur ami, Florent Pasco, qui a grandi dans le même village que Jacky, travaille de son côté, pour la DGSE… Un tandem vraiment complémentaire, ces deux-là !

Avant de prendre ses fonctions, Kerlan obtient un congé mais, apprenant qu’il doit se rendre dans le sud-ouest, son supérieur lui propose de profiter de son séjour pour aller jeter un œil du côté d’Albi, où une association, pourtant discrète, est dans le collimateur : on soupçonne une dérive sectaire et, en fonction du rapport de Jacky, on verra s’il y a matière à procédure ou pas.

Sur place, Jacky visite la propriété des « Chevaliers de l’Espérance », comme se nomme cette association. Dans le village voisin, l’association ne semble avoir que des amis, malgré quelques rumeurs qui courent, apparemment sans fondement. Jacky se fait passer pour un amateur de fromage de chèvre, puisque telle est la principale production de l’association et obtient des membres présents un tour du propriétaire.

Toutes les personnes que rencontre le policier sont des bobos, des gens de la ville, issus de la bourgeoisie qui se détendent en tenant une ferme. Rien de bien grave, donc, mais le jeune homme est consciencieux, il a pris le temps de faire des photos et de prendre des notes, en particulier les immatriculations des véhicules aperçus sur place.

En regardant tout ça à tête reposée, quelque chose turlupine Jacky, sans qu’il sache trop quoi. Pour son supérieur, il n’y a rien, affaire classée… Mais, Jacky est un tenace. Il va, grâce à Florent, faire examiner une photo qui l’intriguait particulièrement et découvre… des munitions ! Voilà qui change tout !

L’affaire de secte présumée devient une affaire de terrorisme, la DGSE s’en saisit, mais la première intervention est un fiasco, il va falloir remonter la piste de Chevaliers de l’Espérance armés jusqu’aux dents, équipés de systèmes de protection informatique de pointe et bien plus retors que de simples éleveurs de chèvres amateurs…

En fait, l’enquête qui va suivre va montrer que, derrière l’association, se cache en fait un groupuscule fasciste ultra-violent, en lien, apparemment, avec le Parti National, parti d’extrême-droite ayant pignon sur rue et ayant séduit un nombre croissant d’électeurs lors des récents scrutins. Après un assaut sanglant, les forces de l’ordre vont réussir à capturer deux membres du groupe et à les traduire en justice.

Près d’un an plus tard, dans une incroyable effervescence, ces deux terroristes sont attendus devant les Assises. Pourtant, malgré les lourdes charges qui pèsent contre eux, les accusés semblent étrangement sereins… Ils ne sont même pas défendus par un ténor du barreau, mais par un obscur professeur de droit constitutionnel.

Et, là, coup de théâtre ! L’avocat dont la présence faisait ricaner, intervient dès l’ouverture du procès et soulève une question de droit, que le lecteur a découvert dès la première page du roman, qui fait « sauter la République », comme disait un autre prévenu dans une autre affaire célèbre… Bref, la constitution de 1958 est remise en cause dans son ensemble et, avec elle, comme par un effet domino, toutes les institutions en place !

L’effarement est général, mais les sommités du droit ne trouve rien à redire à l’argumentation de l’avocat des terroristes, qui sont libérés, tandis que le pays sombre dans le chaos… Plus aucune autorité n’est légitime et la France se retrouve aux mains des casseurs et des pilleurs, sans que personne ne puisse rétablir l’ordre…

Personne… sauf un homme. Il s’appelle Igor Wolfenstein et, entouré d’hommes armés, il s’est rendu à l’Elysée où il a, sans la moindre émotion apparente, renversé le Président en place et pris les commandes du pays. Toutes les commandes, clés nucléaires comprises. Ensuite, il annonce à la télévision que la République appartient au passé, qu’il vient de mettre en place un nouveau régime, dont l’emblème ne laisse peu planer de doute…

Sur l’Elysée, flotte désormais le drapeau au svastika, de sinistre mémoire…

La France est devenue le Quatrième Reich et c’est dans la violence et dans le sang que les hommes de Wolfenstein vont ramener un ordre qui n’est plus républicain, désormais… Rapidement, l’administration du Reich se met en place, soutenu par une SS au nombre surprenant, ombres noires et cagoulées qui ne peuvent qu’inspirer la peur…

Les intentions sont clairement affichées : éliminer de la société française tous ceux qui ne sont pas de pure souche, en commençant par ceux qui n’ont pas la bonne couleur de peau, mais aussi tous ceux dont les idéaux sont incompatibles avec ceux de Wolfenstein et de sa clique… Quant à ceux qui essaieraient de se lancer dans une quelconque opposition, au mieux, c’est la prison, au pire, la mort…

Enfin, tout est relatif, car, rapidement, les prisons sont transformées en véritables camps d’extermination et celui qui franchit les portes du pénitencier n’en ressortira pas vivant, exécuté dans les heures qui suivent, sans autre forme de procès, et jeté dans des crématoires prévus à cet effet et « astucieusement » camouflés pour ne pas attirer l’attention.

Au plan international, Wolfenstein va réussir à faire plier toutes les grandes puissances mondiales, qu’elles se soient ému ou non de sa prise de pouvoir. Comment ? Eh bien, pendant la longue préiode de préparation qui a mené au putsch (vous l’aurez compris, « les Chevaliers de l’Espérance » étaient un leurre, devant aboutir au procès et à la chute de la République), ces nouveaux nazis ont accumulé de l’or, beaucoup d’or…

Une quantité telle qu’elle permet de faire du Reichfranc une monnaie reposant sur cet or… Grâce à ce trésor de guerre, Wolfenstein va s’employer à ruiner consciencieusement l’économie mondiale, tandis que la France connaît, dans ce domaine, une embellie inespérée… Avec Wolfenstein, la France allie autarcie et plein-emploi, quand le reste du monde sombre dans la pire crise de son histoire…

Ainsi débarrassé de toute concurrence étrangère, Wolfenstein peut préparer la suite de son plan diabolique, visant à étendre son idéologie à la planète entière… Il jouit d’une cote de popularité sans précédent et, si l’on a la chance de ne pas se retrouver en prison, alors la vie devient belle, prospère, grâce à une politique économique efficace et volontariste (mais reposant forcément, vous vous en doutez, sur des aspects consternants)…

 « Vous verrez, ce régime est bon pour vous et bientôt vous ne penserez même plus au passé ».

La phrase est de Wolfenstein, lors de sa première intervention télévisée, le soir même de sa prise de pouvoir. Et le pire, c’est que les faits qui vont suivre lui donnent raison. Intoxiquant évidemment le peuple dont il a pris la tête, celui que tous ses sbires appellent « Monseigneur » parvient à mettre en place un système imparable, dans lequel les aspects totalitaires les plus violents sont dissimulés derrière une aisance globale qui fait tout passer.

Au point que les voix discordantes se font rares… Mais, un mouvement de résistance va voir le jour, sous l’égide du général Stranski, chef des services secrets français avant l’avènement du Quatrième Reich. Autour de lui, un certain nombre de ses agents, mais aussi des policiers et des militaires qui ont refusé de faire allégeance au nouveau régime. Un maigre contingent qui sera rejoint par les agents en poste à l’étranger, obligés d’entrer clandestinement en France, dont les frontières sont désormais hermétiquement fermées, dans un sens comme dans l’autre…

Autre appui de cette résistance, les Francs-Maçons. Habituelle cible, comme les juifs, des dictatures d’extrême-droite, ils font partie des dernières catégories de personnes qui se verront retirer, définitivement et sans rémission, leur nationalité. Ils le savent et se sont organisés en conséquence, choisissant la clandestinité pour poursuivre leur vie et leur travail de réflexion (ils ont dans l’idée de plancher sur un nouveau projet de constitution pour l’après-Reich…).

Une résistance qui devra agir pour déjouer les projets de Wolfenstein, les enrayer, même, ébranler une structure solidement implantée et compter aussi sur un réveil de l’étranger, si tant est que cela soit possible… Mais, Stranski et ses hommes, parmi lesquels Jacky Kerlan et Florent Pasco, devront aussi échapper à l’arsenal sécuritaire du Reich et aux trahisons, forcément indues par de telles situations…

L’intérêt de ce roman, c’est de reprendre la période entre les années 20, pendant lesquelles le parti nazi avait fourbi ses armes dans la clandestinité, et 1946, et de la transposer dans notre époque, ou dans un futur assez proche, disons. Oh, bien sûr, nous ne sommes pas devant un décalque parfait, mais le processus allant de la naissance du mouvement nazi jusqu’à la guerre mondiale est repris.

Certains éléments de science-fiction, dont je n’ai pas parlé dans ce résumé, attestent ce côté futuriste et viennent ajouter au pouvoir de nuisance de ce régime démoniaque. Comme son modèle, le Quatrième Reich ne lésine pas sur les recherches scientifiques pour servir son idéologie et prendre des avantages décisifs sur ses adversaires.

Mais, et là non plus, j’ai essayé de ne pas trop détailler la façon de faire, Wolfenstein va surtout arriver au pouvoir en profitant de la crise économique, comme Hitler en son temps, indirectement servi par les séquelles de la crise de 1929. Là, avec une mondialisation qui, en près d’un siècle, a franchi bien des caps, les liens de dépendance économiques sont devenus si étroits qu’en les brisant, on met tout le monde (sans jeu de mots) à genoux.

Bien sûr, on est dans de la fiction. Je ne sais pas si la démonstration de droit constitutionnel puis la politique économique instaurée par Wolfenstein seraient crédibles dans les effets décrits, mais cela fonctionne sur le lecteur, comme un scénario catastrophe ou, comme je le disais en introduction, une fable.

Le mot, rapporté au sujet du livre, peut surprendre, j’en conviens, mais je trouve qu’il y a vraiment de cela. Le « Docteur Watson » expose en effet une situation donnée, la nôtre, extrapole la situation présente, crise économique persistante et ses conséquences, en particulier le chômage, la défiance vis-à-vis des élites, la montée des intolérances et du racisme… Face à cela, des réponses terribles… mais séduisantes, d’une certaine manière, surtout lorsqu’elle apporte concrètement du bien-être, et efficaces.

Ensuite, jouant sur le côté idyllique des premiers temps du Quatrième Reich triomphant, l’auteur instaure une double lecture : d’un côté, celle de la majorité des gens, qui finalement, trouvent leurs aises dans une société radicalement modifiée et qui leur offre le meilleur, peu importe par quels moyens ; de l’autre, les derniers garants de la liberté, qui jouent leur vie pour que ce concept, comme ceux d’égalité et de fraternité, disparus des frontons des bâtiments publics, perdurent.

Mais, là où le côté moraliste du fabuliste intervient, c’est dans l’analyse des causes et des conséquences des événements. Le constat d’une société malade, comme expliqué plus haut, qui, comme un organisme vivant, génère un cancer qui va le ronger et le détruire. Avec ces hommes politiques qui, aux yeux du plus grands nombres, ne gèrent plus l’intérêt public mais leurs propres intérêts, avec un monde menacé de toutes parts par l’égoïsme, la financiarisation, le matérialisme à tous crins, les changements climatiques, et encore sans doute bien des choses…

A ces faits, le fabuliste répond par cette société qui va bien au-delà du « meilleur des mondes » imaginé par Huxley ou du « 1948 » d’Orwell. Wolfenstein le dira lui-même : « j’ai dépassé Hitler dans l’horreur et dans quelques années, un autre dictateur fera pire que moi »… Charmant, non ? Et, à l’échelle du roman, parfaitement exact…

Mais, il y a un moyen d’empêcher cette sinistre prophétie de se réaliser : faire que le monde qui sera reconstruit le soit sur d’autres bases, plus humanistes, tolérantes, écologiques, respectueuses de l’autre et recherchant à atteindre un but commun. Tout cela, on le comprend au fur et à mesure du roman, le message est diffus et c’est parfois par la violence brute du nouveau régime et l’exposition de tout ce que nous n’aimerions, mais alors pas du tout, voir advenir, que cela passe.

Et cela constitue, au final, la morale de la fable : n’attendez pas que le pire se produise pour réagir, apprenez à vivre autrement à tout point de vue. Vous, politiques, patrons, bref, tous ceux qui sont aux affaires, aux responsabilités, respectez vos engagements, respectez vos administrés ou vos employés. Vous, citoyens lambda, qui adoptez si aisément des comportements qui minent petit à petit les bases de la société dans laquelle vous vivez, apprenez à respecter les autres pour ce qu’ils sont, quels qu’ils soient, et prenez d’ores et déjà des engagements pour rendre le monde meilleur, vous en avez aussi le pouvoir, sans pour autant recourir à la barbarie d’un régime comme le Quatrième Reich.

Là, je suis entré dans l’analyse politique et philosophique du roman, C’est vraiment, à mes yeux, ce qui fait tout l’intérêt de ce roman. Oh, je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure, certains rejettent le parallèle entre notre époque et les années 1930, pourtant, pour le béotien que je suis, bien des événements de ces dernières années pourraient le faire craindre.

Mais, « le Quatrième Reich » est aussi et avant tout un thriller. Politique fiction et anticipation se mêle avec efficacité, même si raconter tant d’événements en 380 pages à peine relève de la gageure. C’est, mais c’est un simple avis personnel, le principal défaut du livre : les enchaînements se font trop rapidement… Complot initial, chute de la République, mise en place du nouveau régime, croissance, apogée, résistance, réactions internationales, développement du projet suprême de Wolfenstein, etc.

Certes, la mécanique est bien huilée, mais cela va trop vite ! Oui, je sais, normalement, pour un thriller, ce devrait être une qualité et, en soi, c’en est une, car l’efficacité du roman n’est pas en cause… Simplement, approfondir tout ce que le « Docteur Watson » a imaginé aurait pu être une véritable plus-value. On aurait même pu envisager un cycle, je pense, une trilogie, par exemple, même si j’ai conscience que, pour un éditeur de taille restreinte comme Coëtquen Editions, ce ne serait pas évident à réaliser.

Bien sûr, on lit le roman sans déplaisir, on se laisse même embarquer dans le suspense qui apparaît, aussi bien dès le début avec cette histoire de secte puis de terrorisme, puis, une fois le régime nazi en place, on se demande comment il va être vaincu (et même, je dois dire, on se demande s’il pourra l’être, tant la situation initiale semble désespérée…). Mais il est vrai que les parties mettant en scène la résistance ou encore le dénouement, m’ont paru manquer de développements…

Et, comme on va au plus vite, alors, on use de certaines ficelles un peu trop grosses… Jacky Kerlan, par exemple, personnage principal du roman, connaît un destin qu’il est difficile de croire. Tant par ce qu’il vit concrètement que par la durée de cet épisode. Ca ne cadre pas avec un régime aussi paranoïaque qu’est forcément le Quatrième Reich.

Kerlan et Pasco, sans être des super-héros, déjouent un peu trop facilement les pièges qui leur sont tendus, je trouve. Bien sûr, il y a de la casse, côté résistance, mais l’amalgame ne se fait pas parfaitement… Et, si l’ensemble tient debout avec, je le répète, une vision très intéressante de ce sujet et un traitement original et efficace, ce genre de petits détails peut tout venir gâcher rapidement.

Idem pour le dénouement, là encore, tout va un peu trop vite. Je ne peux pas trop en dire à ce sujet, mais si l’on considère, dans l’Histoire réelle, que, entre le débarquement et la chute du Reich, il s’est écoulé quasiment une année, et une année chargée, là, on est assez loin de cela, et, comme pour Kerlan et Pasco, cette « accélération » inexpliquée des événements entache un peu le plaisir de lecture.

Bon, je chipote sans doute, si je fais un bilan « qualités / défauts » de ce roman, je crois que la première colonne sera la plus remplie. Mais nul doute qu’un roman comme celui-ci mériterait d’être encore travaillé afin d’affiner les choses, de corriger certaines failles, de faire de ce minerai brut un joyau bien plus brillant encore.

Je ne sais pas qui se cache derrière le pseudonyme de « Docteur Watson », mais il s’agit sans doute de quelqu’un de suffisamment en vue pour qu’il souhaite conserver l’anonymat et qu’on n’associe pas son véritable nom à cette histoire. Mais je ne crois pas que ce soit un professionnel de l’écriture, un romancier de métier et d’expérience.

J’ai joué à ce petit jeu, chercher qui pourrait être l’auteur du « Quatrième Reich ». Première hypothèse : un militaire. Le rôle qu’il fait jouer à certains de ses personnages issus des rangs de l’armée, en particulier le général Stranski, tout au long du livre, et plus encore au final, tout cela m’a donné cette idée.

Seconde hypothèse : un franc maçon. Leur rôle, collectif plus qu’individuel, contrairement aux autres résistants, qui sont plus individualisés, est fondamental dans l’intrigue. Mais, contrairement aux romans du duo Ravenne/Giacometti, par exemple, rien ne vient ternir l’image de ce groupe humain, auquel sera confié le rôle majeur une fois le Reich vaincu : élaborer la base sur laquelle sera fondée une VIème République (tiens, tiens…).

Je dois dire que j’imagine mal cohabiter dans une même personne un militaire et un maçon, je ne suis même pas certain que cela soit possible… Alors, l’hypothèse la plus crédible paraît la seconde, celle du maçon. A moins que… A moins que ce pseudonyme emprunté à la littérature policière la plus populaire ne cache autre chose…

Dans les romans de Conan Doyle, Watson est le narrateur, celui qui est chargé de transmettre les histoires dans lesquelles s’illustre son éminent ami Sherlock Holmes. Et si, derrière Watson, se cachait non pas un mais deux auteurs ? Disons, un militaire et un maçon allié dans cette aventure romanesque, qu’en dites-vous ?

Bon, j’exagère, évidemment, il n’y a rien de concret dans ce que j’avance là. En revanche, j’ai lu « le Quatrième Reich » et j’ai apprécié ce roman, avec les réserves exprimées plus haut. Son côté fable, toutefois, qui vient alléger la nécessité de tout rendre crédible, parce qu’on est dans l’allégorie et non dans le récit mimétique, m’a semblé très réussi.

J’adhère à la morale finale, évidemment, je me reconnais dans la vision humaniste qui se dessine entre les lignes du livre, il est même bien qu’on la rappelle de plus en plus souvent, loin des idéologies, des cultes, car le message fonctionne aussi sans l’aspect maçonnique. Juste en mettant en avant l’humain, son universalité, le respect de l’autre, etc.

Alors ce n’est certainement pas le plus grand roman de cette décennie que nous avons là, mais c’est un livre qui mérite qu’on s’y intéresse parce que, si ce n’est pas parfaitement réussi, ça reste largement lisible. L’objectif de distraire le lecteur tout en le poussant à s’interroger est atteint, et c’est peut-être ça le principal, finalement.


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