lundi 1 juillet 2013

Rocked-in Syndrome…

Titre énigmatique pour le billet du jour, qui, rassurez-vous, va rapidement s’éclaircir. Et, question « étiquetage », si je puis dire, rien de plus facile, puisque c’est marqué en toutes lettres sur la couverture : nous parlerons d’un roman noir. Un roman d’une grande originalité, aussi bien dans son fond que dans sa forme, mais aussi dans la façon dont l’histoire centrale va épouser une époque, celle des années 60 et de l’âge d’or du rock’n’roll. Avec « Back up », disponible en poche chez Folio, Paul Colize réussit la prouesse de mettre en scène un personnage central immobile mais qui va nous faire voyager dans le temps et dans l’espace, sans oublier de faire bouger nos corps au rythme des plus grands tubes de rock. Une vraie réussite pour une intrigue complexe qui se dessine peu à peu pour mieux nous surprendre au final. Décidément, le polar belge a le vent en poupe, ces temps-ci, en voici une magnifique nouvelle preuve !




Larry Speed est un de ces nombreux héros tombés pour le rock. Un petit matin de mars 1967, on l’a retrouvé flottant sans vie dans la piscine de son luxueux hôtel à Majorque. C’est là que le fondateur et leader du groupe Pearl Harbor était venu passer quelques jours de vacances bien mérités, façon sex, drug and rock’n’roll, après avoir assuré, avec son groupe, une série de concerts dans une boîte de Berlin.

Plus de 40 années plus tard, en février 2010, un homme est renversé par une voiture à la sortie de la gare du Midi, à Bruxelles. A l’arrivée des secours, son état est critique, l’homme est dans le coma. Il n’a aucun papier sur lui pouvant éclairer les infirmiers sur son identité et, étant donné son allure hirsute et son hygiène déplorable, ceux-ci concluent qu’ils ont affaire à un SDF.

Arrivé à l’hôpital Saint-Pierre, l’homme est pris en charge, mais son état inspire une sérieuse inquiétude… Pourtant, l’action des médecins va se montrer efficace et l’homme va finir par sortir du coma. Ouf ! Enfin, pas vraiment… Car, même éveillé, son voisin de chambre a vu ses yeux bouger, il en est certain, l’inconnu ne semble plus pouvoir bouger, ni même s’exprimer…

Le diagnostic tombe alors : celui qui désormais, et jusqu’à plus amples informations répondra au nom de code de « X Midi » souffre d’un Locked-in Syndrome, cette terrible pathologie nerveuse qui enferme littéralement un être vivant dans son corps, comme entre les quatre murs d’une cellule. Une maladie très médiatisée après la publication du livre de Jean-Dominique Bauby, « le scaphandre et le papillon ».

Autant dire qu’il va falloir du temps et des soins constants pour espérer redonner une forme d’autonomie à l’homme, et sans aucune garantie de succès… Pourtant, quelques progrès apparaissent vite, donnant cœur et optimisme à l’équipe soignante. Dominique, le jovial kiné en charge du patient, espère même pouvoir rapidement faire communiquer l’inconnu, à l’aide d’un simple abécédaire : le malade peut bouger ses paupières et donc, désigner des lettres et former des mots…

Enfin, ça, c’est la belle théorie, car, dans l’absolu, même s’il semble comprendre ce qu’on lui dit, l’homme reste plus que muet, en tout cas, refuse de jouer le jeu du kiné et de battre des paupières. Au temps pour une identification rapide et quelques explications qui vont bien… Mais, le kiné soupçonne que son patient doit avoir quelque chose qui pèse sur sa conscience et qu’il n’est pas encore prêt à se révéler au monde…

Mais le lecteur, lui, en sait plus que Dominique et les médecins de l’hôpital. Car, nous lisons un journal intime, le récit d’une vie qui pourrait bien être celle de « X Midi ». L’histoire d’un jeune Bruxellois, né le jour où la bombe tomba sur Hiroshima, et qui, tout jeune va découvrir une nouvelle musique, venue des Etats-Unis d’abord puis d’Angleterre quelques années plus tard : le rock’n’roll.

C’est en écoutant Chuck Berry et son tube Maybelline, que le gamin va être envoûté par ces rythmes et ces musiques… Jamais plus il ne cessera d’aimer le rock. Et, tout naturellement, il va se mettre à jouer pour imiter ses idoles. Mais, presque par accident, c’est la batterie qu’il va choisir. Pas le plus en vue des instruments, souvent la cinquième roue du carrosse dans le rock naissant.

Pas grave, sa passion pour la musique et ses talents de batteur vont croître ensemble et le jeune garçon va bientôt tout sacrifier pour cela, sa scolarité, d’abord, puis sa vie professionnelle et familiale, quand il va choisir de quitter la Belgique pour échapper au service militaire. Paradoxalement, c’est en désertant, et donc, en risquant qu’on lui enlève sa liberté, qu’il va véritablement la gagner.

A Paris puis à Londres, avant de partir en Allemagne, en Suisse, en Autriche, et je ne vous dis pas tout de ce périple, le jeune homme, dont on ne connaît toujours pas l’identité, va se fondre dans cette jeunesse qui s’émancipe et se rebelle au son de la musique rock. Epousant les nouveaux courants, devançant parfois les modes, côtoyant des artistes méconnus comme des stars galactiques (« Clapton is God ! »), devenant une figure en vue ou un anonyme passionné selon les moments, il va traverser les Swinging Sixties comme si c’était sa vie.

Une vie marquée par la musique, on l’a bien compris, je pense, mais aussi par les excès en tous genres, à commencer par l’alcool et les différentes drogues qui se répandront dans ces milieux un peu marginaux au cours de ces années : du simple joint jusqu’aux acides, en passant par l’héroïne, à laquelle il refusera toujours de toucher mais qui marquera profondément sa vie, et la cocaïne.

Il sera Beatnik, puis fréquentera les Mods plutôt que les rockers purs et durs, refusera toutes les compromissions musicales et commerciales, adorant aussi bien les Beatles que les Stones, les Kinks que les Who, mais vomissant les yéyés à la française et rejetant la vague psychédélique aux rythmes trop mous à son goût.

Une vie consacrée au rock qui ne sera pas exempte de drames, aussi. D’abord parce que le garçon est un fugitif, ne l’oublions pas, ce qui l’oblige à faire constamment attention, ensuite, parce qu’en cette époque où tout semble permis, il va connaître la liberté sexuelle naissante mais aussi rencontrer l’amour… Une histoire gravée au plus profond de lui et qui lui fera commettre des folies, des erreurs…

Un parcours qui, une fois cet âge d’or du rock passé, à la fin des années 60 et pour les décennies suivantes, prendra un tour plus dramatique encore… Chapitre après chapitre, on en apprend plus sur ce garçon, sur sa vie, ses rencontres, mais aussi sur sa descente aux enfers, qui va être le point charnière du roman, mais je ne vous en dit pas plus, ni sur les faits, ni sur leurs conséquences à venir.

« Back up », c’est le récit alterné de ces 3 histoires : la mort de Larry Speed va en effet n’être que le premier événement d’une série de morts bien étranges ; le journal intime de l’inconnu, lui, nous emmène au cœur des événements de cette période bouillonnante et incroyablement créative ; enfin, on suit les soins apportés à X Midi et sa possible renaissance, la confiance émergeante avec Dominique et leur embryon de dialogue.

Trois pièces qui ne sont certainement pas rassemblées par hasard dans ce roman qui, si on s’en tient aux stricts définitions, n’est pas un polar (il y a une enquête sur X Midi, mais qui n’a pour unique but que son identification ; il y a une autre enquête dans le roman, mais qui n’est pas menée par la police), ni un thriller, même si Paul Colize utilise les codes et les techniques du page-turner, avec une grande habileté, je dois le dire. On a, à chaque fin de chapitre, envie d’aller plus loin pour comprendre comme tout s’emboîte.

Non, aucun doute, c’est écrit dessus, comme sur le Port-Salut, « Back up » est bel et bien un roman noir, servi par une construction imparable et un suspense qui va crescendo (pour un roman à forte tonalité musicale, quoi de plus normale, n’est-ce pas ?). Lorsque les dernières pièces du puzzle s’assemblent, apparaît alors une histoire qu’on n’a pas vu venir une seconde, des destins fauchés en plein élan et une théorie effrayante, bien loin du côté « peace and love » des Sixties.

Evidemment, vous vous doutez bien que je ne vais pas vous aiguiller plus que ça, ce serait vraiment dommage, mais, comme souvent, que c’est dur de résister à la tentation. Allez, soyons sage et contentons-nous de saluer Paul Colize pour sa description absolument remarquable de la période. Le plus étonnant, c’est que cette période de la vie de notre inconnu est si foisonnante, qu’on se dit qu’elle a duré un bon bout de temps…

Or, au final, entre le moment où il quitte le domicile familial et fuit la Belgique jusqu’à celui où sa vie bascule, ce ne sont que quatre années qui passent. Quatre années comme une vie concentrée, comme on dit chez Nestlé (mais qu’est-ce que j’ai, avec les slogans publicitaires, moi, ce soir ?). Quatre années pendant lesquelles l’auteur du journal va vivre plus de rencontres, d’événements, d’expériences ou d’émotions que n’en vivrons jamais au long de leur vie entière beaucoup d’entre nous…

Quand je dis que cette vie épouse son époque, je ne pense pas que le mot soit trop fort. Il est véritablement au cœur des changements, il est là où ça se passe, là où l’histoire de la pop culture se forge, participe à ses évolutions et ses changements. Je l’évoquais plus haut, il est Beatnik au moment où la « Beat Generation » gagne l’Europe, avec ses idées et sa vision bien précise de la société, de ce qu’on refuse, rejette, et de ce qu’on voudrait établir.

Pourtant, petit à petit, emporté par l’effervescence musicale et artistique, l’aspect politique va passer au second plan pour vraiment laisser la priorité à la création d’une contre-culture dans laquelle la jeunesse, peu à peu, se retrouve et coupe son cordon avec la génération de ses parents. Notre protagoniste est un baby-boomer et, au milieu de cette turbulente jeunesse, il s’affirme, entend imposer un nouveau modèle de vie, et tant pis si ça déplaît.

Cela passe par la musique, bien sûr, mais pas seulement, par le look, par le mode de vie tout entier, par la libération sexuelle et le recours au drogue (un élément particulièrement important tout au long du roman, sans moralisme aucun mais parce que ce sera à plusieurs reprises un déclencheurs des rebondissements de l’histoire), les concerts, les clubs, parfois improvisés, où l’on fait le bœuf jusqu’au petit jour…

Bien sûr, l’aspect contestataire demeure, mais on sent, comme avec la montée de ces Mods, des jeunes gens propres sur eux, qui n’effraient pas le bourgeois comme les Beatniks et leurs loques ou les Rockers, blousons noirs et bananes gominées, que déjà, le rock aspire à une certaine intégration dans la société, ne renonçant pas à la changer de l’intérieur, mais ne désirant plus ardemment la renverser.

Idem dans la partie allemande du roman, et celle qui a pour cadre Berlin, plus particulièrement. La ville est déjà coupée en deux par le Mur de la Honte, mais, en outre, les quartiers tenus par les Occidentaux sont une enclave en terre communiste. Or, on voit que les rockers sont plutôt dans la recherche d’une troisième voie (pas celle de De Gaulle, bien sûr), une société médiane entre deux systèmes, capitaliste et communiste, aussi méprisables l’un que l’autre.

Si la mobilisation contre la guerre au Vietnam ou encore les luttes étudiantes qui aboutiront aux révoltes de 1968 sont présentes ou en gestation, elles restent en retrait par rapport aux préoccupations du personnage central, entièrement voué à la musique et à son histoire d’amour, au point de perdre de vue tout le reste. Grave erreur qu’il paiera cher…

Car, aussi paradoxalement qu’il puisse paraître après ce que je viens d’écrire, « Back up » est un roman éminemment politique. Lorsque l’on découvre ce qui a fait basculer la vie de notre inconnu, lorsqu’on assiste enfin à l’événement qui conditionne toute cette histoire, on comprend effectivement que les sujets sous-jacents seront lourds, polémiques, sans doute, mais qu’ils s’inscriront aussi dans cette période où tout n’a pas été rose, loin de là.

Bien sûr, je ne peux pas passer dans ce billet à côté de la dimension musicale de ce roman. Elle est fondamentale. Et, d’ailleurs, avant même que commence l’histoire, Paul Colize nous offre la play-list de son livre, riche et dense, puisqu’elle occupe pas loin de deux pages. Avec que du bon son, croyez-moi, d’Eddie Cochran, parmi les pionniers, jusqu’à U2, pour le plus récent (là encore, avec un rôle majeur dans l’histoire), en passant, évidemment, par les Beatles, les Stones, les Who, les Yardbirds, Cream ou Pink Floyd… Pas mal, non ?

Là encore, la vie du personnage de « Back up » suit les évolutions : c’est d’abord le rock américain qui le fascine. Je l’ai dit, sa première émotion musicale, c’est Chuck Berry, puis il découvrira tous les pionniers dont la musique a traversé l’Atlantique, laissant pourtant de côté Elvis Presley, pour qui il n’a que mépris…

Ensuite, son arrivée à Londres coïncidera avec l’émergence du rock britannique, dans le sillage des Beatles et des Stones, bien sûr, mais avec une telle profusion de talents qu’il serait trop long d’en faire la liste. Chaque semaine, de nouveaux groupes stars apparaissaient et chassaient ceux de la semaine d’avant. Dur de percer, dans ces conditions, plus dur encore de survire quand on y est parvenu…

Et puis, le rock évoluant perpétuellement, l’inconnu fera son choix, je l’ai dit plus haut, et optera pour le hard rock naissant plutôt que le rock psychédélique. On ne le saura pas, puisque sa vie aura basculé avant, mais je pense qu’il aurait été plus Led Zeppelin que Pink Floyd, par exemple. Même lorsqu’il jouera de la batterie, il se fera remarquer par son talent, c’est vrai, mais surtout par sa capacité à s’adapter aux nouveautés rythmiques et musicales…

Autre aspect qui suit parfaitement cette époque : les contrats en Allemagne. On se souvient que les Beatles ont franchi ce pas avant de devenir des idoles, mais ils ne furent pas les seuls et, face à la concurrence féroce qui régnait, ceux qui n’arrivaient pas à se faire une place au soleil de Londres s’exilaient souvent dans les clubs allemands, à Berlin, mais pas uniquement, en attendant que la roue tourne et que le succès s’intéresse à eux… Ou pas. Et cette partie allemande ne sera pas sans importance dans « Back up ».

Enfin, comme la pop culture, ce n’est pas que de la musique, mais vraiment un mouvement qui s’est étendu à tous les domaines artistiques, notons que, lors de son passage en Suisse, où il s’est mis un temps au vert, pour se faire oublier, le protagoniste de « Back up » va croiser un certain Andy, avec qui il va devenir très ami.

Un garçon au talent certain de peintre, venu en Europe pour étudier les écoles classiques mais qui entend bien obtenir gloire et célébrité avec son propre style, hyperréaliste… Ca ne vous rappelle pas quelqu’un ? Bravo à Paul Colize pour ce clin d’œil qui m’a beaucoup amusé, et qui, en plus, s’avère loin d’être anodin.

Je vais conclure ce billet avec un mot sur Dominique. Au cinéma, on dirait que c’est un second rôle. Mais, il s’agit de ces rôles qui, sans être centraux dans l’histoire, prennent vite une dimension énorme. J’ai adoré ce personnage d’infirmier, un grand black, la bonne humeur chevillée au corps en toute circonstance, et qui va se montrer d’un immense professionnalisme pour s’occuper de celui qu’il faut alors appeler « X Midi ».

Pourtant, Dominique va vraiment se prendre d’amitié pour cet homme dont il ne sait rien, prisonnier de son propre corps et qui semble tant souffrir, plus moralement que physiquement. Au point de vouloir lui-même découvrir qui est son patient et d’y consacrer une bonne partie de son temps libre. La relation qu’il va nouer avec l’inconnu est à la fois bouleversante et pleine d’optimisme. Dominique s’inspire d’un personnage réel, comme l’explique l’auteur dans ses remerciements, et, à travers lui, ce sont tous ces personnels soignants au travail si difficile qu’il convient de saluer…

Et puis, surtout, Dominique va, en fin de roman, prendre une part fondamentale au dénouement. Un dénouement d’ailleurs assez ouvert, je trouve… Car, lorsque l’on a en main les différentes parties de l’histoire, il y a place pour le doute, vraiment. En tout cas, de quoi se poser de sérieuses questions. Dominique, comme le lecteur, s’interroge et c’est lui qui va apporter quelques éléments supplémentaires, sans pour autant qu’on ait une réponse à graver dans le marbre…

A moins que le dernier paragraphe du livre n’en soit une… A chacun de se faire son idée…

Pour moi qui suis passionné de musique et qui apprécie le rock, de ses premières heures à ses descendants actuels, « Back up » a été un pur plaisir de lecture. Bien sûr, la partie contemporaine est assez dure, car notre inconnu est mal en point et son mal frappe l’esprit durement, mais le récit sous forme de journal intime de l’inconnu est juste extraordinaire de précision et de réalisme !

On y est, je ne peux pas dire mieux ! Quand les Stones jouent sur scène ou que Clapton tape le bœuf dans une cave, on entend la musique, on remue la tête et le derrière, c’est incroyable. Tout comme on voit les tenues, les décors, leur évolution, à l’image des pochettes des albums des Beatles, où ils changent sans arrêt de look (avec l’exemple parfait des compilations, les doubles albums rouge et bleu, sur lesquels les Beatles posent au même endroit, dans la même posture, à quelques années d’intervalle).

Une ambiance qui n’a rien d’anecdotique et qui sert d’écrin parfait à une histoire qui aurait pu se contenter d’être une quête initiatique, mais qui acquiert une toute autre dimension dès lors que les morts suspectes s’accumulent et que les ressorts d’une vraie intrigue, d’un vrai suspense sont instillés. Et la tension est renforcée par ce locked-in syndrome qui étouffe l’inconnu, l’enferme… « Back up » est un roman sur l’enfermement et sur les manières de s’en libérer. Le rock en sera une, celle qui aura apporté au personnage sa plus grande liberté, en si peu de temps et pourtant, avec une si forte intensité !

Voilà encore un roman que j’ai raté lors de sa sortie en grand format (mea culpa, mea maxima culpa !) et que je suis heureux d’avoir découvert en poche. Si, comme moi, vous n’aviez pas suivi le buzz autour de « Back up », il n’est donc pas trop tard pour vous rattraper, en poche ou pas, selon vos goûts, en lisant le roman de Paul Colize.


Une lecture parfaite pour cet été qui commence !


1 commentaire:

  1. Ca fait un moment que ce roman est dans ma wish-list, il faudrait décidément que je me l'achète, et rapidement !

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